Un texte adressé à une personne est un texte dans lequel le nom de cette personne est caché sous forme phonétique. Ici, « nom » désigne l'ensemble prénom + patronyme, dans un ordre ou dans l'autre. Ainsi, pour adresser un texte à Raymond Queneau, on pourrait y glisser la phrase : « nous autres auteurs aimons que nos écrits soient lus », ou encore : « l'Atlantique nord est mon océan préféré ».
Le sujet du texte n'a pas forcément de rapport avec la personne concernée. L'art de l'adresseur consiste à faire en sorte que la phrase clé paraisse la plus naturelle possible dans son contexte pour ne pas attirer l'attention. Un raffinement possible, facultatif, consiste à faire apparaître le même nom plusieurs fois sous des formes différentes.
Choisissez un nom pas encore utilisé dans la liste et barrez-le.
Écrivez un texte adressé à cette personne et placez-le dans la corbeille.
Ajoutez deux nouveaux noms à la fin de la liste pour enrichir le choix des joueurs suivants : votre nom et celui d'une personnalité connue.
Les fanes de petits légumes résistent mal à la congélation, en
particulier les fanes de radis : cette fane, mal armée pour les
grands froids, en ressortira toute flétrie.
[Stéphane Mallarmé]
Avant-hier, après un week-end oiseux où, encore une fois, on a
enroulé nos contradictions en spirale, éreinté nos carcasses de
souvenirs et essoré notre ennui, j'ai décidé de couper le cordon de
notre ombilic conjugal et je t'ai envoyé bouler... pis, hier, tu as
pourtant rappliqué la gueule enfarinée avec encore des arguments
emberlificotés, des justifications tarabiscotées pour que non, NON,
je ne t'envoie pas bouler... Pis : hier, OK, c'était l'orage, mais
aujourd'hui... l'horizon va se dégager, dis-tu.
[Pierre Boulez]
J'ai attrapé cette bête au lasso, fit, via le téléphone, le cow-boy.
[Sophie Vial]
Le foot en toi n'est grillé, the man is you !
[Antoine Griezmann]
Comme disait le berger, courant après ses chèvres : j'en ai marre, celle du champ s'est encore échappée.
[Marcel Duchamp]
L'art thurifère a été étudié par Derain, Baudelaire et Prosper Mérimée sans compter les philosophes.
[Arthur Rimbaud]
Au bord de la mare, tintinnabulaient les clochettes et caquetaient les grands geais.
[Martin Granger]
C'est le carnaval des animaux. Tous font n'importe quoi. Lion
rouspète, tigre feule, coin-coin caquète, loup-garou éternue, goupil
défèque, piou-piou se peigne, médor baille, rat chie. Dada tique car
il n'aime rien de tout ça, il veut un peu de discipline. Le moineau
Chi volait comme un fou. Il picorait partout. Une bombe nauséabonde
explosa. Cet air fétide attira Chi. Damant le pion à Goupil, le lion
urina en de larges flaques.
[Rachida Dati]
La tranchée était morne, triste, c'était fade, mal armé, mal équipé pour les combats à venir. Chaque soir, les soldats sanglotaient dans le froid. Moi-même je ne la pouvais retenir, ma larme.
[Stéphane Mallarmé]
Un beau matin dans la clairière, les animaux se regroupèrent : il y avait là le cerf, le lièvre, la marte, un grand geai et quelques passereaux qui s'étaient joints à la bande. « Et si on faisait un jeu de lettres ? » proposa le petit lièvre. Aussitôt dit, aussitôt fait : chacun s'affaira à ramasser des brindilles et branchages, et à s'en servir pour former des lettres et mots. Avec ses bois, le cerf tenait de nombreuses lettres : « T, R, O, I » et « S ». La marte avait présenté, successivement, le « D », le « E », le « U » et le « X ». Avec ses deux ailes, péniblement, le geai brandit « U » et « N » ; le lièvre, qui en avait passablement marre, tint « grand G » et « petit O ».
[Martin Granger]
Vous voulez apprendre à peindre ? C'est l'enfance de l'art ! Turin, beau centre reconnu de l'art italien, vous attend dès quatre ans pour vous initier aux formes modernes de cet art millénaire. Les inscriptions sont ouvertes.
[Arthur Rimbaud]
Aux malades du rein : boire, tu reviens à ce remède bien connu et que tu avais oublié et qui te fait, comme tu peux le remarquer, beaucoup de bien.
[Arthur Rimbaud]
[Nicolas Graner]