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Prenez le premier papier de la boîte et regardez le mot qu'il porte.

Poursuivez l'histoire en cours en la prolongeant autant que vous voudrez, d'une ou deux phrases comme d'une page entière.

Lorsque vous aurez utilisé le mot écrit sur votre papier, terminez votre phrase et laissez la place à quelqu'un d'autre, qui tirera le papier suivant.

Collectif

Longs, les sanglots des métallos de l'hiver42 brisent mon for tels des ressorts de vieux fer. Que suis-je, humble débutant de Boulogne, à côté1 des oulipiens entrainés et des métallos désespérés de Billancourt. Dans la seconde2 qui suivit, je trouvai la solution pour m'approcher des performances des oulipiens et apaiser les sanglots des métallos. Loin de m'interdire le chemin, les indigènes3 m'invitèrent ainsi à partager mes mots, fer de lance, dans leurs reflets métalliques.

En tant que pharmacienne4, je fus immédiatment attirée par la composition chimique du liquide métallique dans lequel se reflétaient ces mots. Je conclus rapidement qu'il s'agissait de mercure. L'un des indigènes, plus intrépide5 que les autres, s'approcha du liquide et y trempa un doigt curieux. Il attendit, perplexe, quelques minutes puis sortit son doigt rongé jusqu'à l'os par le mercure en disant : « ouille ».

En fait tous étaient traumatisés par l'inconnu6 qui prenait possession de leurs corps et de leurs âmes, et se sentaient comme ces britanniques7 tiraillés entre continentalité et insularité. Cependant, c'était la fin du jeûne et, également l'avenir aux jeunes9 ! Et oui !... heureusement que le ramadan touchait à sa fin (faim) car de rester, en ces jours de solstice d'été, sans calories de l'aube au crépuscule, les carcasses tendaient vers des silhouettes efflanquées, des ombres filiformes, des corps chétifs20...

Un ingénieur8 s'étant penché sur la question, il perdit l'équilibre et son étude tourna court. C'était le chaos dans tout le territoire. Les gens commencèrent à s'attaquer, tellement ils avaient faim et ils étaient stressés. Sur ces entrefaites Zorro est arrivé. En voyant la chienlit, il s'exclama : « mais où est le propriétaire10 ? »

D'où viennent ces mots ?

La Cantatrice chauve (Eugène Ionesco)

LE POMPIER : « Le Rhume » : Mon beau-frère avait, du côté1 paternel, un cousin germain dont un oncle maternel avait un beau-père dont le grand-père paternel avait épousé en secondes2 noces une jeune indigène3 dont le frère avait rencontré, dans un de ses voyages, une fille dont il s'était épris et avec laquelle il eut un fils qui se maria avec une pharmacienne4 intrépide5 qui n'était autre que la nièce d'un quartier-maître inconnu6 de la Marine britannique7 et dont le père adoptif avait une tante parlant couramment l'espagnol et qui était, peut-être, une des petites-filles d'un ingénieur8, mort jeune9, petit-fils lui-même d'un propriétaire10 de vignes11 dont on tirait un vin médiocre, mais qui avait un petit-cousin, casanier12, adjudant13, dont le fils avait épousé une bien jolie jeune femme, divorcée, dont le premier14 mari était le fils d'un sincère15 patriote qui avait su élever dans le désir16 de faire fortune17 une de ses filles qui put se marier avec un chasseur18 qui avait connu Rothschild et dont le frère, après avoir changé plusieurs fois de métier19, se maria et eut une fille dont le bisaïeul, chétif20, portait des lunettes21 que lui avait données un sien cousin, beau-frère d'un Portugais22, fils naturel d'un meunier23, pas trop pauvre, dont le frère de lait24 avait pris pour femme la fille d'un ancien médecin de campagne25, lui-même frère de lait du fils d'un laitier, lui-même fils naturel d'un autre médecin de campagne, marié trois fois de suite dont la troisième26 femme...

M. MARTIN : J'ai connu cette troisième femme, si je ne me trompe. Elle mangeait du poulet27 dans un guêpier.

LE POMPIER : C'était pas la même.

Mme SMITH : Chut !

LE POMPIER : Je dis : ...dont la troisième femme était la fille de la meilleure sage-femme28 de la région29 et qui, veuve de bonne heure...

M. SMITH : Comme ma femme.

LE POMPIER : ...s'était remariée avec un vitrier30, plein d'entrain31, qui avait fait, à la fille d'un chef de gare32, un enfant qui avait su faire son chemin33 dans la vie...

Mme SMITH : Son chemin de fer...

M. MARTIN : Comme aux cartes34.

LE POMPIER : Et avait épousé une marchande de neuf35 saisons36, dont le père avait un frère, maire37 d'une petite ville, qui avait pris pour femme une institutrice blonde38 dont le cousin, pêcheur39 à la ligne...

M. MARTIN : A la ligne morte ?

LE POMPIER : ...avait pris pour femme une autre institutrice blonde, nommée elle aussi Marie, dont le frère s'était marié à une autre Marie, toujours institutrice blonde...

M. SMITH : Puisqu'elle est blonde, elle ne peut être que Marie.

LE POMPIER : ...et dont le père avait été élevé au Canada40 par une vieille femme qui était la nièce d'un curé41 dont la grand-mère attrapait, parfois, en hiver42, comme tout le monde, un rhume.