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Avatars de Nerval

Sceptique

Nicolas Graner

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Voir aussi :
Brassensien
Chansons
Delermien

El Sceptichado

Le ténébreux, le veuf, l'inconsolé notoire,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie,
La seule étoile morte et le luth expiatoire
Portant le soleil noir de la mélancolie,
Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires.

Dans la nuit du tombeau, l'ami consolatoire,
Le mont du Pausilippe et la mer d'Italie,
Pour le cœur désolé, la fleur jubilatoire
Et la treille où le pampre à la rose s'allie,
Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires.

Cet Amour, ce Phébus aux noms contradictoires,
Et Guy de Lusignan, et Charles de Biron,
La grotte, la sirène aux rêves natatoires,
La reine et le baiser mettant le rouge au front,
Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires.

L'Achéron traversé sur un air de victoire,
Les modulations de la lyre d'Orphée,
Les soupirs de la sainte au fond de l'oratoire
Et les cris déchirants arrachés à la fée,
Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires

Mais j'envie le pauvre Nerval qui semble y croire.


Parodie de Le Sceptique, chanson posthume de Georges Brassens (1921-1981).


Nicolas Graner, 2017, Licence Art Libre