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Avatars de Nerval

Tropes

Raphaëlle Muller

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Voir aussi :
Anaphore
Homéotéleute
Hyperboles
Oxymores 1
Oxymores 2
Pléonasmes
Zeugmes

Trope, c'est trope !

Je suis un flacon vide, un veuf inconsolé,
Sans domaine, sans parc, sans tourelle, abolie.
Mon étoile n'est plus, et mon luth constellé
Jouxte le drapeau noir de la Mélancolie.

Sous les yeux du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi joyeux encore et la mer d'Italie,
La fleur, tel un doux baume à mon cœur désolé,
Le moment où le jour à la nuit se rallie.

Suis-je l'Amour ? Ou bien, un Apollon ? Biron ?
Je tairai la douceur des baisers de la reine ;
J'ai nagé dans la grotte où nage la sirène...

J'ai triomphé cent fois, traversant l'Achéron :
Modulant tour à tour sur l'instrument d'Orphée
Les souffles, les soupirs, et les cris de la fée.


Chaque vers contient un trope (ou figure de style, ou fleur de rhétorique), à savoir :
1. métaphore ; 2. énumération ; 3. litote ; 4. allégorie ;
5. personnification ; 6. zeugme ; 7. comparaison ; 8. oxymore ;
9. antonomase ; 10. prétérition ; 11. répétition ;
12. hyperbole ; 13. périphrase ; 14. gradation.


Ton âme est un flacon, mais point du tout fêlé :
Ayant un titre, un chien, une nièce jolie,
Ton astre n'est pas seul dans le ciel constellé,
Et jouxte le soleil brûlant de la Folie.

Le tombeau n'a qu'un œil, où je t'ai consolé,
Je te rendrai joyeux, mon cœur et l'Italie,
Tu prends comme une fleur fanant, l'air désolé...
Viendra le jour auquel la longue nuit s'allie.

Tu n'es pas un don Juan et tu n'es pas Biron,
Je ne dirai rien de cette gourde de reine,
Mais j'ai bien vu que tu avais vu la sirène...

Traverser mille fois, en héros, l'Achéron,
C'est être tout à fait digne de l'art d'Orphée,
Mais je peste, je rage, et maudis cette fée !


Réponse au sonnet précédent, avec les mêmes tropes dans chaque vers.


© Raphaëlle Muller – 2018