Je ne vois pas les gens | me proposer leur aide |
quand je croise leur route. | On ne devine pas |
car mes yeux, impuissants | à observer mes pieds, |
me laissent dans le noir | retrouver des repères. |
Chacun croit, du moment | que je sais aller seul, |
que je lui tends la main | par simple politesse. |
À un tragique appel | soyez plus attentif ! |
Oui, je perçois tout par | les yeux, tels qu'ils me restent. |
L'ouïe et le toucher, | je ne m'en sers jamais. |
C'est ainsi, mais pourquoi | ne pouvez-vous donc pas |
me prêter attention ? | Pour me faire plaisir, |
mes amis veulent tous | me parler d'autre chose. |
Je ne vois pas les gens
quand je croise leur route,
car mes yeux impuissants
me laissent dans le noir.
Chacun croit, du moment
que je lui tends la main,
à un tragique appel.
Oui, je perçois tout par
l'ouïe et le toucher,
c'est ainsi, mais pourquoi
me prêter attention ?
Mes amis veulent tous
me proposer leur aide.
On ne devine pas,
à observer mes pieds
retrouver des repères,
que je sais aller seul ?
Par simple politesse
soyez plus attentif !
Les yeux, tels qu'ils me restent,
je ne m'en sers jamais.
Ne pouvez-vous donc pas,
pour me faire plaisir,
me parler d'autre chose ?
Nicolas Graner, 2000, Licence Art Libre