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Avatars de Nerval

Apollinarien

Oriane de Guermantes

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El Desmirabo

Je suis le Ténébreux, — le pont où coule la Seine,
Le Prince d'Aquitaine et de nos amours :
Ma seule étoile est morte, — faut-il qu'il m'en souvienne :
Porte le Soleil noir toujours après la peine.

Dans la nuit du Tombeau restons face à face,
Rends-moi le Pausilippe tandis que sous
Ta fleur qui plaisait tant, le pont de mes bras passe.
De la treille des regards l'onde est si lasse.

Suis-je Amour ou Phœbus ?... Comme cette eau courante
Mon front est rouge encor de l'amour qui s'en va ;
J'ai rêvé dans la Grotte où la vie est si lente...

Et j'ai deux fois vainqueur vu passer les semaines :
Modulant tour à tour : « Ni les amours reviennent,
Ni les soupirs d'une Sainte là ou coule la Seine ».

Nervallinaire


Le début de chaque vers provient de El Desdichado. La fin vient du Pont Mirabeau de Wilhelm Apollinaris de Kostrowitsky, dit Guillaume Apollinaire (1880-1918).


© Oriane de Guermantes – 2001