Calembourgeois
Description calembourique d'un être déshérité, fabriqué de pièces rapportées aux allures animales et végétales, habillées d'étoffes colorées à double sens, lequel fut construit en maints lieux par le générateur d'équivoques d'un faux-abbé fatigué.
Je suis ténébreux d'Houilles,
Je suis veuf de pigeon,
Inconsolé de poule,
Et prince Monseigneur à la tour Magne à
Nîmes.
Mon étoile de jute est morte Adèle,
Et mon anaco luth est con comme un balai stellé
de coco*
Porte au Vecchio
Le soleil de plomb noir de geai
De ma mélancolie de vin.
Dans de loup la nuit du hibou
Du tombeau, lérot de Ravel
Toi l'amatla qui m'as l'autre eu, consolé
Pidoptère
Rends-moi le de bœuf, le
Pausilippe oh ! campe
La mer d'Athalie quête ;
La fleur de nave qui plaisait
tant à cul-de-porc**
La treille où le pampre à l'ognan s'allie
Monade.
Suis-je amour, melon ?... lusignan ou biron de
jambe ?
Mon front est rouge et de l'Isle, encor de chasse du baiser de la
reine des prés ;
J'ai rêvé, Ronèse, dans la grotte à
Sion où nage d'écrevisses
La sirène Annie...
J'ai deux fois de canard
Vainqueur de laitue
Traversé tassé l'achéron ce veau
Modulant joue démon tour à tour sur la lyre
d'Orphée des râles
Les soupirs aux mânes de la
sainte éthique
Et les cris Nocéros de la fée des rations.
Et c'est ainsi que tous ces faits néants ont feinte faim de fin comme un limier pour trouver un demi-cent de calembours.
Alnachard Nerskimot
* le balai aussi.
** nœud de marin.
D'après une idée de l'abbé Claude Chérrier (1658-1738) et ses Polissoniana ou Turlupinades (1722).
© Alain Zalmanski – 2000