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Avatars de Nerval

Fable

Gilles Esposito-Farèse & Camille Abaclar

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Voir aussi :
Lafontainien

Le Grand-Duc et le Cafard

Prince aquitain, sur sa tour abolie,
Possédait un luth constellé.
Le soleil noir de la Mélancolie
Vint désespérer l'isolé :
« Au secours ! nocturne tombeau.
Rendez-moi l'Italie et ses monts en lambeaux !
Sans mentir, si votre vignoble
Se rallie à vos fleurs si ñobles,
Vous êtes le Phébus de la souche Biron. »
À ces mots caressants, rouge devient son front ;
Et pour rêver de la sirène,
Il entre dans la grotte, et module son thrène.
Orphée saisit la lyre, et dit : « Cher Lusignan,
Apprenez que tout gagnant
Pourra deux fois traverser l'Achéron :
Il suffit de gémir comme le saint patron. »
Le beau veuf, obscur et râleur,
Cria, mais un peu tard, comme un ensorceleur.

Gean de Nervalène


Parodie de la fable le Corbeau et le Renard de Jean de La Fontaine (1621-1695).


© Gilles Esposito-Farèse – 2000