Maladroit
Je suis le ténébreux, — perdu, — inconsolé,
L'infant d'Aquitaine dont l'arche est abolie :
Ma seule étoile est morte, — mon luth constellé
Porte l'astre de suie de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et les eaux du Mali,
La fleur qui plaisait tant à mes sens désolés,
Et la treille où la rose au pampre se marie.
Suis-je Amour ou Lusignan ?... Phébus ou Biron ?
Mon front est rouge encore du baiser de la reine ;
Je rêve en la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur querellé l'Achéron :
Modulant sur la lyre orphique, j'associais
Les soupirs de la sainte et les cris de sorciers.
Rainer Nervaladroit
Chaque vers illustre une faiblesse prosodique (violation d'une règle de la prosodie classique), à savoir dans l'ordre : hiatus, e caduc sur la césure, e caduc juste après la césure, e caduc entre voyelle et consonne (et fausse rime à la césure), rime étymologiquement liée, rime entre féminin et masculin, rime entre singulier et pluriel, rime pauvre, absence de césure, treize syllabes, onze syllabes, cacophonie, faute d'alternance, rime entre è ouvert et é fermé.
© Gilles Esposito-Farèse – 2015