Morpion
Ô Muse prête-moi donc ton luth constellé !
Car en vers je dirai les atroces batailles...
Au ténébreux pubis du veuf inconsolé !
Soleil noir de la Mort ! Foisonnant en pagaille,
Bataillon de Morpions au vagin acculés,
Dix mille poux en rangs, phalange qui assaille,
Dans la nuit du tombeau, maints tas amoncelés,
Parsemant de leurs corps la pubique broussaille.
Les Morpions affolés, certains perdant la tête,
(Suis-je Amour ou Phébus, ou bien suis-je à la fête ?)
Se demandaient ainsi, en tournant tout en rond,
Si le noir Achéron était ce tourbillon,
Si leur tour abolie (Ô Prince d'Aquitaine !),
Était signe augurant la destruction certaine.
Parodie de la chanson paillarde La mort, l'apparition et les obsèques du capitaine Morpion attribuée à Théophile Gautier, plus connue dans sa version moderne sous le titre De profundis morpionibus.
© Francis Assaf – 2018