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Avatars de Nerval

Noir

Nicolas Graner

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[1] Ici pas de clarté, d'épouse ni de joie.

[2] À cet endroit jadis se dressait une tour.

[3] Là c'était une étoile, elle est morte à son tour.

[4] Le soleil luit — trop noir, hélas, pour qu'on le voie.

[5] Dans le fond du tombeau c'est la nuit — qui l'eût cru ?

[6] Je remettrai la mer pour peu qu'on me la rende.

[7] La place de la fleur s'ouvre ici toute grande

[8] Et la treille et le pampre ont aussi disparu.

[9] Amour, Phébus, Biron et Lusignan s'effacent.

[10] La reine m'a quitté sans adieu ni merci.

[11] La sirène a plongé dans un gouffre obscurci.

[12] L'Achéron engloutit ceux qui près de lui passent.

[13] Comment transcrire un son de lyre en mes écrits ?

[14] Je ne sais pas noter les soupirs et les cris.


Chaque ligne de ce poème est entièrement noire. Cependant, une note de bas de page précise comment il faut la lire pour faire apparaître un sonnet régulier, et en même temps explique pourquoi la ligne est vide. Il s'agit du pendant d'un sonnet de Gilles Esposito-Farèse dont les lignes sont entièrement blanches.


Nicolas Graner, 2018, Licence Art Libre