Pied-noir
Je suis déraciné, — j'ai perdu l'Algérie,
La casbah de Tlemcen et Oran la jolie :
Mon pays il est mort, — mon cœur i resta là
Porte de Bab Azoun, à caus'du FLN.
Dans le fatal bateau, dans le grosse valise,
Y s'en va Bab-el-Oued, fini les Bains romains,
Les figuiers qui soulevaient le mur c'est fini,
La vigne de Bébert, le rosier de Lucette.
Finirai-je à Marseille ?... Ou bien à Narbonne ?
Mon album on y voit les photos sur la plage ;
Et papa dans la grotte où y m'avait perdu
J'ai une fois passé la Méditerranée :
Mon Dieu la traversée plus jamais je la fais
J'y resterai, pour le couscous que t'y me fais.
Nanard de Géryville
Complainte d'un « pied-noir », Français vivant en Algérie et obligé d'aller s'installer en France suite à l'indépendance de l'Algérie en 1962.
© Er Panthéon – 2013