Je me souviens d'un veuf et d'un con seuls dans les ténèbres.
Je me souviens d'un prince d'Aquitaine qui fit une embolie après avoir perdu sa tour aux échecs.
Je me souviens de l'explosion d'une étoile dans la constellation du luth.
Je me souviens d'une éclipse de soleil qui fit pleuvoir des larmes.
Je me souviens d'une console Nintendo qui me consolait lorsque la nuit était tombée.
Je me souviens de Paul-Philippe et de la mère de Thalie.
Je me souviens de la fleur que tu m'avais jetée, Carmen... mais était-ce bien toi, Carmen ?
Je me souviens d'une treille dans la pampa où s'agitaient cent mille milliards de serpents à sonnette.
Je me souviens d'une histoire d'amour dans un bus entre un Lusitanien et une dame de Quiberon.
Je me souviens d'une reine rouge qui coupait les fronts qu'elle embrassait.
Je me souviens d'une sirène d'alarme qui avait retenti suite à l'effraction d'une grotte.
Je me souviens d'avoir remporté une coupe en traversant deux fois un lac rond.
Je me souviens qu'il ne faut pas trop lire Orphée à Tours, car il n'est plus à la mode.
Je me souviens que les dessous saints sont pires que les écrits d'Alphée.
Parodie de Je me souviens, de Georges Perec.
© Pascal Kaeser – 2001