Supervielléen
Je suis un petit Veuf de France
Avec ma tour rouge abolie :
Je n'ai jamais eu de chance
Et reste en ma Mélancolie.
Je crains fort de n'avoir plus rien
Que des souvenirs d'Italie,
Ou du restant de fleurs flétries
Des roses je ne sais plus bien.
Ne suis-je plus qu'en la mémoire
D'une reine qui m'embrasa.
Le doux baiser qu'elle posa
Dessine à jamais mon histoire
Mon Dieu comme c'est difficile
D'être un tout petit veuf vainqueur
Si fées ou sainte on déracine
Comment résister à des pleurs.
Jurard Supernerval
Tiré des Poésies de la France déshéritée.
Parodie de Le petit bois, poème de Jules Supervielle (1884-1960) extrait de la série Poèmes de la France malheureuse in 1939-1945 (NRF, 1946).
© Alain Zalmanski – 2000