Tauromachique
Je suis le torero du bœuf banderillé,
Le mince capitaine à l'atour ramolli :
Ma muleta m'emporte, en tulle estampillé,
Sorte d'éventail rose acheté chez Tati.
Assis à la sombra, toi qui t'es faufilé,
Rends-moi mes cojones. Et le sable joli,
Fleuri, retentira d'un chœur d'¡ Olé ! ¡ Olé !
D'une bouche avinée au parfum d'aïoli.
Suis-je Manolete ? Belmonte ? El Cordobes ?
Mon épée rouge encor du sang de ces gros veaux,
J'ai rêvé dans l'arène où crèvent les chevaux,
Et j'ai deux fois vainqueur, acclamé au faciès,
Découpé tour à tour la queue d'un picador
Et les grandes oreilles d'un corregidor.
Bruno del Nervalo
Poème à rimes viriles.
© Bernard Maréchal – 2016