Argentin
Pampa du Ténébreux, du veuf, de l'exilé,
Argentine où s'esquive une tour abolie :
Sevré de Pausilippe et d'accorte Italie,
Ombre d'Hombre j'échoue au tombeau désolé.
Défunte étoile enfuie, une mélancolie
Enclôt de soleil noir ce tango constellé,
Lumière qu'à la rose aucun pampre n'allie.
Renais-je Cervantes ? Pedro de Calderón ?
Incarnat fut mon front du souffle de Syrène :
Ona chez les géants chevauchant la Baleine.
Seconde fois vainqueur j'ai franchi le Cap Horn,
Entonnant tour à tour sur la lyre d'Orphée :
Caramba Santa Fe ! Basta la Vierge Fée !
Olé la Floralis Genérica, Péon !
La première lettre des vers de ce sonnet écrit le nom de lieu argentin « Paso del Rio Seco », ce qui explique son découpage en strophes inhabituel (4-3-3-4). Le titre et le sous-titre ensemble forment un palindrome.
© Robert Rapilly – 2017