À supposer
À supposer qu'on me demande,
L'Aquitain, ex as du créneau,
J'abdiquai Rê et le flûteau :
J'angoisse si je ne truande.
J'étouffai un an ès Ostende,
L'Athénien au Pô, le tombeau
M'éteignit là, et de nouveau,
Ô piquette ! Ai bu ta légende.
L'identité qu'on me déniait !
M'embrasai au nu : je régnais !
J'émergeai nu de la piscine,
J'enfonçai ce ru au rebours,
J'encensai là Io ma cousine,
L'Eurydice au ça de velours.
En s'inspirant de la forme « À supposer... » inventée par Jacques Jouet, Christian Merle a proposé de composer un sonnet d'octosyllabes, avec pour schéma de rimes ABBA ABBA CCD EDE, dont le premier vers soit « À supposer qu'on me demande » et dont tous les vers comprennent 6 mots avec les mêmes nombres de lettres (1, 8, 2, 2, 2, 7).
© Bernard Maréchal – 2017