Bovin
J'ai deux grands bœufs — le veuf, — l'inconsolé
Deux grands bœufs blancs à la tour abolie
La charrue en bois, le luth constellé
L'aiguillon de houx, la Mélancolie.
C'est par leurs soins que tu m'as consolé
Verte l'hiver, jaune mer d'Italie !
Ils gagnent tant à mon cœur désolé
Tant que le pampre à la rose s'allie.
Les voyez-vous, Lusignan et Biron
Creuser profond le baiser de la reine
Bravant la pluie où nage la sirène ?
Au mardi gras traversant l'Achéron
Ils sont plus doux que la lyre d'Orphée
Et puis les vendre ? Ah non s'écrie la fée.
Pierrard Duval
Le début de chaque vers provient de la chanson J'ai deux grands bœufs de Pierre Dupont (1821-1871), la fin de El Desdichado.
© Élisabeth Chamontin – 2000