Hypographique
Je suis le Ténébreux — ou l'hypocondriaque,
Le veuf —, le capitoul hypothéquant sa Tour :
Ma seule étoile est morte, et mon luth à poulie
Porte le soleil noir d'aboulie poétique.
Tout lit portant mon corps m'est tombeau ; rends-moi donc
La mer et son roulis, Pausilippe et son roc,
Le patchouli posé sur mon cœur désolé,
La treille où l'ipomée à la rose s'allie.
Suis-je flèche ou ampoule, Hippolyte ou Pâris ?
Joue, lippe offertes par la reine m'ont ravi ;
J'ai rêvé dans la grotte où l'hippocampe nage...
J'ai traversé le fleuve qui coule hypogée :
Orphée m'a dit au bout : lis, poète, ton chant
Où la sainte et la fée célèbrent l'Oulipo.
Chaque vers contient phonétiquement le mot « Oulipo ».
© Pierre-Marie Tricaud – 2007