Isométrique 1
De nuit en Walpurgis, ma voix d'incarcéré.
La prison, l'invisible... Ô ma mort inouie !
Et quand claque une porte, un cri noir calfeutré
Monte du cachot, vain en sa monophonie.
Pour un jour de bonheur — qui pût s'en écarter ? —,
Trois ans de privations où ma vie s'abolit.
Le temps des chansons fuit, s'est déjà envolé :
Il se dissout en un reflet d'un soir d'oubli.
Dans ma geôle de Prince, anémique je meurs.
Nul hymen qui prend corps, ni sirène en ce creux...
D'un luth noir de soleil, je vise la pâleur.
Je m'en vais, beau, fringuant, chtonien d'Asturie,
Délirant, fier — ô joie ! — que ce sort d'odieux
Fût inscrit en un marbre : « Il fut seul en sa vie ».
Chaque mot de cette version diffère du mot correspondant dans l'original, mais il a exactement le même nombre de lettres.
© Patrick Flandrin – 2002