Je suis le Ténébreux, — le Veuf, — l'Inconsolé,
En son Moulin-à-Vent, Prince du Beaujolais.
Ma seule étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi mon beau Brouilly et mon vin de Fleurie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Saint-Amour ou Régnié ?... Chiroubles ou Morgon ?
Ma joue est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé Juliénas :
Dégustant tour à tour en cave de Mâcon
Les Côtes de Brouilly et les crus de Chénas.
Je suis le Ténébreux, — le Veuf, — l'Inconsolé,
En son Moulin-à-Vent, Prince du Beaujolais.
Ma seule étoile est morte, — et mon orgue étoilé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi mon beau Brouilly et mon vin de Fleurie,
L'amour qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Saint-Amour ou Régnié ?... Chiroubles ou Morgon ?
Ma joue est rouge encor des délices de Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé Juliénas :
Dégustant tour à tour en cave de Mâcon
Les Côtes de Brouilly et les vins de Chénas.
Je suis le Ténébreux, — le pou, — l'Inconsolé,
En son Moulin-à-Vent, Prince du Beaujolais.
Ma seule étoile est morte, — et mon orgue étoilé
Porte le bijou noir de la Mélancolie.
Dans la nuit des hiboux, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi mon beau caillou* et mon vin de Fleurie,
L'amour qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Le Brouilly où le chou à la Rose s'allie.
Saint-Amour ou Régnié ?... Chiroubles ou Morgon ?
Mon joujou vibre encor aux délices de Reine ;**
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...
Et j'ai sur les genoux traversé Juliénas :
Dégustant tour à tour en cave de Mâcon
Les Côtes de Brouilly et les vins de Chénas.
* Ducru-Baucaillou bien sûr.
** Vers vert.
À chaque étape de nouveaux « mots imposés » doivent figurer dans le poème :
© Alain Zalmanski – 2000