Maritime
La mer qu'on voit danser, — le veuf, — l'inconsolé,
Le long des golfes clairs à la tour abolie
A des reflets d'argent, et mon luth constellé
A les reflets changeants de la mélancolie.
La mer, au ciel d'été qui m'avait consolé,
Confond ses blancs moutons et la mer d'Italie
Avec les anges purs et mon cœur désolé.
Voyez, près des étangs où la rose s'allie,
Ces grands roseaux mouillés : Lusignan ou Biron ?
Voyez ces oiseaux blancs du baiser de la reine
Et ces maisons rouillées où nage la sirène.
La mer les a bercés le long de l'Achéron.
D'une chanson d'amour, sur la lyre d'Orphée,
Elle a bercé mon cœur et les cris de la fée.
Charlard de Treval
La première moitié de chaque vers provient de La Mer, de Charles Trenet (1913-2001) ; la fin vient de El Desdichado.
Nicolas Graner, 2000, Licence Art Libre