Mammaire
Je suis le plantureux, le doux, le potelé,
Le double roi Robert à qui tous se rallient
J'ôte mon voile et... hop ! ce blanc buste étalé
Chasse le cafard noir et la mélancolie.
Dans la nuit, mon tout beau, tu seras consolé
Rends-la, cette poitrine — ô pudeur abolie !
Ce téton si tentant, ce globe aréolé,
La merveille où le tendre à la nacre s'allie.
Hémisphère incarnat dégagé du plastron,
Ton sein est rouge encor de mon baiser, ma reine...
J'ai rêvé que ta gorge était d'une sirène.
Et j'ai deux fois vainqueur caressé ces larrons !
Dieu merci, mon amour, gourgandine fieffée,
Tu n'es pas une sainte et tes doigts sont de fée...
Robert de Nénerval
© Alain Zalmanski – 2021