Médical
Je suis le Malchanceux, le Veuf, l'Abandonné,
Le Prince des Concours à la règle abolie :
Mon seul Patron est mort, et tout l'effort donné
N'est plus que l'âcre vin qu'on boit jusqu'à la lie.
Dans la nuit de l'A.P., — Ô toi, mon Frère aîné,
Rends-moi le vieux concours et sa chance jolie :
Le Malade qu'on fait est-ce donc suranné ?
Et l'épreuve où le Fond à la Forme s'allie.
Suis-je châtré, fini ? Un Ange noir déchu ?
Mon front est rouge encor des plus affreuses hontes ;
J'ai pleuré en lisant le texte des Archontes...
Et, vaincu, j'ai quitté le clinquant C.H.U.,
Opposant tour à tour, disciple d'Hippocrate,
Les rêves de l'Enarque aux lois du Technocrate.
Tiré du recueil de pastiches médicaux Le nouveau serrement d'Hippocrate (Edifor, 1974). Reproduit sans autorisation.
© Bernard Copel – 1974