Je suis le ténébreux, — le veuf traîne-semelle
À la tour abolie, aux mortes dynamos :
Sur mon luth constellé de prince de Bordeaux
S'étend le soleil noir de mon Cafard modèle.
Toi qui m'as consolé dans l'obscur pêle-mêle,
Rends-moi donc Pausilippe et flots de la même eau,
La fleur qui stimulait ma triste libido,
Et la treille où le pampre épouse l'asphodèle.
Suis-je Angot ou Jodelle ?... Henri Beyle ou Dolto ?
Mon front est rouge encor du baiser d'un atèle ;
J'ai rêvé dans la grotte où vrombit l'anophèle...
Et j'ai vaincu deux fois la fatidique faux :
Modulant sur ma lyre éclats du paragrêle
Alternés avec doux chants de Jeanne Moreau.
Supervielle
Les rimes sont alternativement en -o et en -èle avec la même consonne d'appui (« popel »). Comme surcontrainte ici, les rimes masculines correspondent à des mots féminins et les rimes féminines à des mots masculins.
© Gilles Esposito-Farèse – 2008