Pressé
Je suis le très nerveux, le vif, l'incontrôlé,
Le pressé, l'agité, en amour : un bolide.
Ma seule étreinte avorte, et mon lit constellé
Porte la marque au soir de mes ébats rapides.
Et tu tombes de haut, toi qui m'as consolé,
Rends-moi mon petit slip, ton regard m'humilie,
Toi qui me plaisais tant, oh mon cœur : désolé !
Il passa peu de temps et ta robe est salie.
Suis-je amoureux transi, trop précoce, trop prompt ?
Mon front est rouge encor de honte, j'ai la haine,
J'arrête les carottes, j'essaie la verveine...
Et j'ai deux fois vainqueur fait sonner du clairon,
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée,
Les soupirs de plaisir, les plaintes étouffées.
Gérard Le Nerveux
© Frédéric Schmitter – 2002