Primalité strophique
Je suis veuf, — inconsolé,
Prince à la tour abolie :
Mon luth n'est plus constellé
Mais noirci de Mélancolie.
Spectre qui m'as épaulé,
Rends-moi la mer d'Italie,
Mon hélïanthe volé,
Le pampre où la rose s'allie.
Suis-je Phébus ou Biron ?
Rouge d'un baiser de reine,
J'ai rêvé de la sirène
Et traversé l'Achéron,
En modulant comme Orphée
Soupirs de sainte et cris de fée.
Le nombre de syllabes de chacune des trois strophes, ainsi que le total de syllabes du poème, sont des nombres premiers : 29 + 29 + 43 = 101. En même temps, les longueurs des vers sont aussi uniformes que possible : 7 syllabes par vers, ou 8 pour le dernier vers de chaque strophe. Ce rythme rappelle celui de Clotilde de Guillaume Apollinaire (1880-1918).
© Gilles Esposito-Farèse – 2020