Vampire
Je suis le sulfureux, l'affreux, l'ensorcelé
Le prince aux yeux de braise, à la face pâlie.
Ma chair pourrie est morte et mon spectre pelé
Porte le linceul noir de mon anomalie.
Dans la nuit du tombeau, chaque jour esseulé,
J'attends l'obscurité, la nocturne embellie
C'est l'heure qui plaît tant à mon cœur enfiellé...
Car mon goût pour le sang aux ténèbres s'allie.
Suis-je mort ou vivant, Dracula ou Néron ?
Ma dent est rouge encor du baiser à la reine...
J'ai mordu dans sa gorge ainsi qu'une murène
Et j'ai vidé son cœur aux trois quarts environ
Profitant du concours du satyre Morphée
Pour damner cette sainte et tarir cette fée.
Gersan de Veinal
© Alain Zalmanski – 2021