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Coupé
Je suis le Chihuahua, — le Clebs, — l'Ardennais,
Le Basset de Gascogne à la canine aigrie :
Ma seule étoile est morte — et ma virilité
Porte le drapeau noir de la pire infamie.
Dans le stérile bloc, toi qui m'as bien castré,
Rends-moi le Robinet et le petit zizi,
Le bout qui plaisait tant à mon corps désolé,
Et le membre où l'honneur à la pose s'allie.
Suis-je Dogue ou Matou ?... Chien de race ou Chaton ?
Mon front est rouge encor : injure chirurgienne ;
J'ai morflé dans la salle où bosse cette chienne.
Mais j'ai deux fois mordu pendant l'opération :
Modulant tour à tour sur les bras infirmiers
Les soupirs de la crainte et les cris imparfaits.
Clébard d'Airedale
Ce témoignage canin est une confirmation de l'analyse de El Desdichado donnée dans le texte Suivant. Le premier vers, où le narrateur se présente, n'a que onze syllabes car il a perdu un petit morceau.
© Sébastien Bailly – 2003
