Ferroviaire
Veuf de deuxième classe, en un train désolé,
Je rejoins l'Aquitaine et ma tour abolie.
Composté, mon billet, hélas ! s'est envolé :
Le contrôleur survient, puis la Mélancolie.
Par le ronron des rails, je suis bringuebalé...
Mais comment dérouler mes jambes et ma vie
Sous ce siège mesquin de tissu bariolé,
Loin des draps de satin où je t'ai tant ravie ?
Je me souviens de ces tarifs en réduction,
Mon front est rouge encor des transports de la reine ;
Cet air Too-Too Too-Too m'évoque la sirène...
De la SNCF, j'ai fendu maint wagon :
Voyageur prêt à tout pour un snack à l'endive,
J'ai senti les soupirs de la locomotive.
© Raphaëlle Muller – 2018