Je suis noire mais belle, et veuve inconsolée,
Princesse d'Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, — et ma flûte éthérée
Porte une ivresse sombre en sa Mélancolie.
Dans la nuit de la tombe, ô toi qui m'as aimée,
Rends-moi Naples, sa crypte et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon âme étiolée,
Et la treille où la myrrhe à la rose s'allie.
Suis-je Amours ou Arbus ?... Sévigné, Maintenon ?
Ma face est rouge encor des lèvres de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois sans peur trompé la mort, allons...
Modulant tour à tour sur ma lyre enchantée
Les larmes de la sainte et les voix de la fée.
Tous les noms sont du genre féminin.
© Patrick Flandrin – 2000