Faux amis 1
Hère sec dans la gêne à sale mine ou groin,
J'ai vu mon pays choir, inhabitable, usé.
Mon rayon se consume et mon collier d'or tient
En bride un chat fort noir qui va barber, crisper.
Tiers qui m'as allégé, comment te supplier ?
À la hâte rends tout : Nil, labour, champ, bled, coin,
Thé régal de mon flair, chose au goût fade ou loin,
Et la lie à la came attendant pour s'enter.
Suis-je un ours, dois-je aimer ?... Ma thèse est-elle sue ?
Mon crâne est chair ou sang d'un lécher de la mère ;
Mire la mare où jars font moult ride ou lame, ère !
Car tôt du rude sort on put longer l'issue :
On fit dire en son for refrains de dives slaves
Et hurler ou pester la fée en stances graves.
Saturation de termes provenant du « corpus de Mathews », c'est-à-dire de faux amis anglais-français (homographes de significations différentes). Un anglophone monolingue comprendrait peut-être quelque chose dans ce genre :
Dactylographiez point et jambes
Ici-même, une seconde et un gène en une vente personnelle. L'aine
paye la chorale habitable et son utilisation. Lundi rayonne et
consomme un mineur de fond, ou bien la fiancée bavarde à propos
de forteresse à coiffeur et de casier à légumes.
Les gradins prétendent-ils autant que le commentaire du
fournisseur ? Une haine déchire le racoleur : Rien ne
travaille, ne mâche, n'a saigné, ni ne monnaye. L'aptitude royale
a préféré à la goutte que le rein se fane. Mensonge : un
surveillant vint. Verse donc ! entre donc !
Le nôtre, de viseur ?... Ceux-ci sont-ils établis pour
intenter un procès ? « Le lundi, on estime que la grue
est une chaise », chanta un simple débauché. Dans la
boue : la jument. Dans les pots : la police de
caractères qui mue. Auparavant, une promenade boiteuse.
Une espèce de toute petite automobile impolie posa par dessus un
plus long problème. Sur cet ajustement affreux, ou pour lui, le
fils se retient puis plonge. Le prix fixé par les esclaves
lanceurs le harcèlent. Ces postures sont des tombeaux.
« Comment ? », écrivit judicieusement Perec à la fin d'un de ses « trompe-l'œil » !
© Gilles Esposito-Farèse – 2008