La nuit c'est ténébreux, le feu vient l'annuler
Il l'évince sans gêne ah ! Le tour de magie :
Ce feu-là t'emporte sans but, ensorcelé
Sorte de veille, un soir, tous tes sens assagis.
Dans la nuit sans flambeau, toit sombre et étoilé,
Nuées se dissipant et les chimères aussi,
C'est l'heure où Séléné épand sa lueur voilée,
Pareille à une estampe, une cosse amincie.
Vois-tu Mars ou Vénus ? Éridan ou Pluton ?
Front froid ! Ton nez est rouge, oh ! cette bise est saine !
En congés ! En roulotte ? C'est l'alpage ou la plaine...
Parfois on aura peur, traversés de photons :
Ondulant au pourtour de la Lyre et Persée
Dans des spires sans fin, taris dans le passé.
Jacquard de Nerouet
D'après La nuit de Jacques Jouet.
© Françoise Guichard – 2014