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Avatars de Nerval

Prose

Christian Merle

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Je suis quelqu'un de ténébreux, un veuf que rien ne console. Je suis comme jadis ce prince d'Aquitaine qui n'eut plus de château. Non plus de lumière. Je suis dépossédé. La nuit venue, je pleurais et tu m'as consolé. Comme lorsque nous visitâmes Naples à la faveur du printemps. Sa baie, sa flore et ses vignes. Je sens encore au fond de moi ton Amour, bien que tu m'aies quitté. Et lorsque parfois la mort m'appelle — avec des cris d'orfraie — tel un Ulysse se défiant du chant lancinant des sirènes, je résiste au bruissement de son souffle et me repose enfin.


© Christian Merle – 2017