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Snéont
Je suis le veuf, — le ténébreux à la tour abolie,
L'inconsolé prince aquitain dont le luth constellé
Porte le deuil de mon étoile, entraînant ma Folie.
Au noir tombeau, toi qui m'aidas, rends la mer d'Italie,
Le Pausilippe et l'ivre fleur qui m'avait enjôlé —
Cœur dans la treille où le sarment au rosier se rallie.
Serais-je Amour, plutôt Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front troublé rougit encor du baiser de la reine ;
J'ai tant rêvé dans cette grotte où nageait la sirène...
Et j'ai deux fois victorïeux traversé l'Achéron :
Sur une lyre interprétant tour à tour comme Orphée
Les longs soupirs de la pïeuse et les cris de la fée.
Gærrd dre v'Naël
Un sonnet classique se compose de 4 strophes comptant 4, 4, 3 et 3 vers, où chaque vers (alexandrin) comprend deux groupes de 6 syllabes séparés par une césure. Cela peut se figurer ainsi, en représentant chaque syllabe par un point :
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Si l'on retourne ce schéma de façon à échanger les lignes et les colonnes, on fait apparaître une nouvelle structure, duale du sonnet, appelée « snéont » :
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Le snéont se compose donc de deux strophes de 6 vers. Chaque vers comporte 14 syllabes césurées en groupes de 4, 4, 3 et 3 syllabes.
© Gilles Esposito-Farèse – 2024