Aboli
Las, honni, Prince d'oc, grinçant s'il se console
Par son sinistre lot, il craint le sort ombré.
Anoblit-il ce don d'impartir en obole
sa mort ? Ci-gît ce roi, marri, déshonoré :
« Dans l'occis iléon (Villani le contrôle),
Sans moi priez l'obit, ranimez l'Ogoré,
L'aconit si fécond s'il n'attriste mon pôle,
Là voisine l'orpin, d'allié ton doré. »
Pas Olivier, Sordi, Gabin né Moncorgé ?
A son livide front, il a bisé Sodome,
Dans son fictif décor il a bité son homme.
Alors, divin héros, il daigne proroger :
« Chantons l'indigne Loth, citadins de Gomorrhe,
L'aboli bibelot, l'inanité sonore ! »
Aboli prince, l'Occitan gris se console
à trop sinistre sort d'Italie obombré :
n'accomplit-il le don d'impartir en obole
l'apport divin étoilant vil tréfonds foré ?
Drapons l'infirme corps ; il bâtit nécropole
d'aplomb, inscrit tel toit latin entr'oblong pré,
val joli, vigne d'onc, cicatrice corolle.
Gascon ci-gît le roi carmin décoloré.
« Car mon livide front signa cippe forclose,
sanglot d'iris dehors, cris d'alliés... ô rose
pardon, dirige-moi d'Aspic en bon Codex ! »
La mort d'instinct répond : « Stigmatisez l'opprobre
— Ra noircit ce tocsin ravivé fors vortex —,
dans l'obit priez Thor, bissant Frigg d'écho sobre. »
Tous les vers comprennent les mêmes 13 voyelles A O I I E O I A I E O O E, comme le célèbre vers de Stéphane Mallarmé : « Aboli bibelot d'inanité sonore ».
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