Assonances
Je suis le ténébreux, — le veuf, — le pathétique,
Sans donjon aquitain, le déchu tsarévitch :
Mon étoile a péri, — mon luth plein d'astérisques
Porte le soleil noir de puissants Maléfices.
Dans la nuit du tombeau, mon soutien affectif,
Rends-moi cette Italie où je veux amerrir,
À mon cœur désolé la fleur qui magnétise,
La treille où le raisin s'allie à l'améthyste.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Ou quel noble archétype ?
Mon front est rouge encor du baiser d'Albertine ;
J'ai rêvé que nageait la sirène aguerrie...
Et j'ai deux fois vainqueur rejoint les satellites :
Modulant comme Orphée à sa lyre accessible
La sainte soupirante et la fée agressive.
Astérix de Baskerville
Assonances riches : le dernier mot de chaque vers comprend les trois phonèmes vocaliques a-é-i, sans aucune véritable rime.
Je suis le ténébreux, — l'éploré qui se prostre,
Le prince d'Aquitaine au fort jadis illustre :
Ma seule étoile est morte, — et sur mon luth un astre
Fuligineux répand sa Dépression sinistre.
Toi qui m'as consolé, dans l'ombre où l'on te claustre,
Rends-moi le Pausilippe et l'eau vive du Doustre,
La rose qui me fit au cœur un effet monstre,
Et des fruits et des fleurs l'alliance sylvestre.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Ou Mølstre, Kornoc Cleustre ?
Le baiser de la reine a fait rougir mon rostre ;
J'ai rêvé la sirène en sa nage lacustre...
Et j'ai deux fois payé Charon de mainte piastre :
Modulant tour à tour sur mon orphique cistre
De la sainte un soupir, de la fée un orchestre.
Tristram de Maistre
Contre-assonances riches : tous les vers se terminent par les trois phonèmes consonantiques s-t-r.
© Gilles Esposito-Farèse – 2015