Baudelairien 1
J'ai longtemps résidé sous un vaste veuvage
Que l'heure inconsolée teignait de mille pleurs
Et que mon air princier, d'aquitaine douleur
Rendait pareil le soir à un luth au chômage.
Les foules en moquant ce qui m'a consolé
Mêlaient d'une façon l'Egée au Pausilippe,
Les tout-puissants parfums de ma triste tulipe,
Aux couleurs d'une treille aux végétaux alliés.
C'est là que j'ai rêvé Lusignan ou Biron,
Au milieu des baisers, des Reines, des sirènes,
Et des grottes ténues tout imprégnées d'aubaines
Qui me rafraichissaient mieux qu'un rude Achéron,
Et dont l'unique soin était de moduler
Les soupirs et les cris dont j'étais stimulé.
Parodie du sonnet la vie antérieure de Charles Baudelaire (1821-1867).
© Nicolas Montessuit – 2003