Centon d'hémistiches
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Le cercle ténébreux en la plaine isolé
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Et la riche Aquitaine, — et ta force abolie,
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Font à la douce morte un beau corps potelé
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Comme un nuage noir, avec mélancolie.
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Je l'emporte au tombeau paisible et consolé,
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Mais sois prudent, Philippe, aux rives d'Italie,
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Parce que j'aime tant ce haillon désolé
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Et la fleur que le pampre aux ruines s'allie.
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Dès le jour que Phoebus, Schiller, Goethe et Byron
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S'agiteront encor pour saluer leur reine,
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Change en temple la grotte, éternelle sirène !
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L'homme est toujours vainqueur pour passer l'Achéron,
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Admirant tour à tour toi-même, ton Orphée,
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Et dans la forêt sainte une indulgente fée.
* Diamant sans Rival
Chaque hémistiche est tiré d'un poème célèbre et se termine par le même mot, ou un mot très voisin, que l'hémistiche correspondant de El Desdichado. Les deux astérisques en tête de chaque vers renvoient aux poèmes sources des deux hémistiches.
© Gilles Esposito-Farèse – 2021