Cycnoïde 2
Le veuf, le ténébreux et le prince aujourd'hui
Va-t-il nous abolir la tour d'Aquitaine ivre,
L'étoile morte, un luth qui chante sous le givre
L'âpre mélancolie du soleil qui a fui !
Un gisant d'autrefois se souvient d'Italie,
Pausilippe, mais qui du tombeau se délivre
Pour à nouveau sentir la floraison et vivre
Quand la rose et le pampre égaieront son ennui.
Tout son cœur chérira dans sa lente agonie,
Par la Reine apposé, ce baiser qu'il ne nie,
Et son rêve en la grotte où Sirène l'a pris.
Fantôme à qui le Styx double victoire assigne,
Il emprunte sa lyre à Orphée sans mépris
Qui mêle soupirs saints, cris de fée, chant du cygne.
Les rimes sont celles du sonnet Le Cygne de Stéphane Mallarmé (1842-1898).
© Claire Grivet – 2002