Ptyxien
Aboli bibelot, que la Tour abolie :
Une sirène flotte en un Styx ténébreux
Reflétant l'astre noir de la Mélancolie
J'ai le front rouge encor du baiser frauduleux
J'ai rêvé dans la Grotte où vécut une Reine
— Je suis l'Inconsolé, mes pleurs sont infinis —
Ses purs ongles d'onyx masquaient une ombre vaine
Et ma lyre s'allie aux soupirs et aux cris
Parmi les larmes d'or que puisait Baudelaire
Une fleur épousait l'amphore cinéraire
La croisée ouvre sur un décor fait de feu
Dans la nuit du Tombeau, là, me regarde Orphée
Ma seule étoile est morte — astre ou Ptyx, mot curieux
Dont le Néant s'honore — un Phénix l'a brûlée
Centon composé de fragments de El Desdichado et du « sonnet du ptyx » (ou « sonnet en X ») de Stéphane Mallarmé (1842-1898).
© Raphaëlle Muller – 2018