Pléonasmes
Je suis le flou brumeux, le triste inconsolé,
noble duc d’Oc austral à la ruine abolie :
ma star défunte est morte et, d'astres constellé,
je porte pour fardeau spleen et mélancolie.
Qu’un tombeau de trépas m’apaise consolé
et m’offre les présents de latine Italie,
d’efflorescent pétale en mon blues désolé
et de treille où le pampre amalgamé s’allie !
Suis-je Amour et Vénus ?... Périgord et Biron ?
Tu m’empourpres grenat, ô reine souveraine !
Quel songe ai-je rêvé, femme-poisson sirène ?
J'ai vainqueur puis vainqueur claironné du clairon,
modulant la nuance assourdie, étouffée
des soupirs que gémit une magique fée.
Chaque hémistiche d’un demi-vers contient un pléonasme, c'est-à-dire la répétition inutilement redondante de synonymes qui disent la même chose.
© Robert Rapilly – 2022