Dorien
Voir aussi :
Anagramme
Anagramme versifiée
Anagrammes
Couples anagrammatiques
Couples anagrammatiques 2
Diabolique
Haïkus anagrammes
Morale élémentaire anagrammatique
Soixante-huitard
Les quelques sonnets pessimistes qu'on me répéta souvent en 1939-1940 sont incrustés dans mon esprit. Sans chercher, ni même le décider, l'un sort quelquefois de ma mémoire, saccadé, mutilé, dépité, comme accablé de coups :
Je suis le ténébreux, le veuf désespéré,
Ce vil duc de Fréjus dans des murs décrépits.
Cette étoile est perdue, et le luth constellé
Trace le soleil noir de ma misanthropie.
La nuit, près du caveau, toi qui m'as décillé,
Rends-moi, entre la Mecque et des mers de Turquie,
Cette fleur qui plut tant à mon coeur désolé
Et la vigne où le pampre et des roses s'allient.
Qui suis-je ? Amour, Phébus ? Député de Biron ?
Ma crête est rouge, à tort, du bécot d'une reine.
J'ai rêvé de la cave où nage une sirène.
Mais quatre fois, vainqueur, je franchis l'Achéron.
Je murmure en deux temps sur cette flûte, Orphée,
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
L'ensemble de ce texte est une anagramme d'un texte de François Le Lionnais extrait de La peinture à Dora. Le titre est une anagramme de « La peinture à Dora » et contient une version déformée du nom De Nerval, comme le texte contient une version déformée de son poème.
Nicolas Graner, 2013, Licence Art Libre