Une collection de textes écrits lors du festival Pirouésie.
La onzième édition du festival Pirouésie a eu lieu du 30 juillet au 4 août 2017. J'y ai participé à des ateliers d'écriture animés par Daniel Fabre, Martin Granger, Valérie Lotti, Benoît Richter et Olivier Salon. La page Pirouésie 2017 regroupe les textes que j'ai écrits au cours de ces ateliers. Voici quelques explications les concernant.
Consigne : après une promenade dans la lande commentée par Pierrick, écrire trois alexandrins contenant chacun au moins un mot lié à cette promenade.
Notre guide nous a appris que le marc de pomme issu de la fabrication du cidre était déversé à l'orée des forêts, que l'azuré des mouillères est mis en danger par les cueilleurs de gentiane pneumonanthe, et que la lande est peuplée de goubelins que l'on entend parfois jouer de la musique.
Consigne : écrire un texte sans verbes.
Consigne : en s'inspirant de poèmes de Loïc Demey, lui-même dans la lignée de Ghérasim Luca, écrire un poème dans lequel les verbes sont remplacés par des nom, adjectifs ou adverbes.
Consigne : écrire un texte incluant les huit mots suivants, dont le sens n'est pas donné : biveau, biwa, farlouche, grossulaire, kwashiorkor, minahouet, ouaiche, soyer.
J'ai choisi d'écrire ce texte en alexandrins, en pastichant plus ou moins le poème La Conscience de Victor Hugo.
Le sens des mots imposés, révélé après coup, est le suivant :
biveau : équerre à branches mobiles.
biwa : luth japonais.
farlouche : mélange de raisins secs et de mélasse.
grossulaire : sorte de grenat.
kwashiorkor : syndrome de dénutrition infantile.
minahouet : appareil pour raidir les haubans.
ouaiche : sillage d'un navire.
soyer : sorbet au champagne.
Consigne : choisir une voyelle (phonétique) et écrire un texte utilisant le plus possible ce son. Lire ensuite ce texte à haute voix en même temps que les autres participants ayant choisi d'autres voyelles, en suivant la partition d'un « concerto pour voyelles ».
Consigne : écrire un (ou plusieurs) sept-un-neuf.
Le sept-un-neuf original, inventé par Patrick Biau, est un poème de trois vers comptant respectivement sept syllabes, une syllabe et neuf syllabes. La variante de Benoît Richter consiste à compter sept, un et neuf mots plutôt que des syllabes. Valérie Lotti a proposé de concilier les deux en n'utilisant que des mots monosyllabiques.
Mon premier exemple est un sept-un-neuf de mots, mon second un sept-un-neuf de syllabes. Dans les deux cas tous les mots sont monosyllabiques sauf un qui est au contraire très long.
Consigne : écrire une petite morale élémentaire portative à la suite d'une promenade dans les prés salés en compagnie de Stéphanie Maubé, bergère.
Consigne : réaliser un exercice d'immodestie. Écrire un texte commençant par « Ce qui est parfait chez moi... » décrivant une qualité réelle, puis la gonfler progressivement jusqu'à en faire pratiquement un super-pouvoir.
Consigne : écrire trois onzinets en partant d'un mot initial fourni par un autre participant.
Le onzinet est un poème de forme fixe inventé aux Pays-Bas
dans les années 1980 et popularisé en Allemagne sous le nom de
Elfchen.
Il se compose de onze mots répartis en cinq vers selon le schéma suivant :
Vers 1 (1 mot) : un objet, une idée, une sensation, etc.
Vers 2 (2 mots) : ce que fait cette chose.
Vers 3 (3 mots) : où, ou comment, cela se passe.
Vers 4 (4 mots) : ce que cela signifie.
Vers 5 (1 mot) : conclusion, ce qui en résulte.
Nicolas Graner, 2017, Licence Art Libre