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Retour vers Le cothurne étroit

Commentaire de
Pirouésie 2019

En bref.

Une collection de textes écrits lors du festival Pirouésie.

Mais encore...

La treizième édition du festival Pirouésie a eu lieu du 28 juillet au 2 août 2019. J'y ai participé à des ateliers d'écriture animés par Eduardo Berti, Alain Créhange, Daniel Fabre, Nicolas Graner, Martin Granger, Agathe Rivals et Olivier Salon. La page Pirouésie 2019 regroupe les textes que j'ai écrits au cours de ces ateliers. Voici quelques explications les concernant.

Lundi matin

Consigne : écrire un poème en quatrains de décasyllabes à rimes embrassées commençant par « J'aime tout ce que la mer abandonne ».

Cette forme est celle d'un poème de Jean-Yves Léopold mis en musique par Thierry Machuel : « J'aime tout ce que la mer abandonne / Algues et plumes et vieux bouts de bois / Le sable fin qui glisse entre les doigts / Tout ce que j'aime et comme l'eau est bonne ».

Lundi après-midi – 1 (collectif)

Consigne : écrire collectivement un beau présent pour Jean Mosca, c'est-à-dire un texte n'utilisant que les lettres de son nom : J, E, A, N, M, O, S, C.

Jean Mosca est un maçon italien qui s'est installé dans la Manche dans les années 1920. Il a laissé de nombreuses villas et autres bâtiments, dont la chapelle des marins à Pirou-Plage.

Lundi après-midi – 2

Consigne : Écrire collectivement une biographie imaginaire de Jean Mosca selon le principe du « conte à votre façon ». Chaque participant rédige un chapitre qui devra s'enchaîner aux chapitres précédents et suivants selon un plan précis décidé en commun.

Mardi matin

Consigne : composer des mots-valises à partir d'un mot tiré au hasard et leur donner une définition.

Le premier mot sorti du chapeau était fugitif, le deuxième compatible.

Mardi après-midi – 1

Consigne : écrire trois phrases commençant respectivement par « ce qui tient... », « ce qui retient... » et « ce qui XXXtient... » (au choix : soutient, maintient, détient, contient, etc.).

Mardi après-midi – 2

Consigne : écrire quatre phrases commençant respectivement par « ce qui est tien... », « ce qui est mien... », « ce qui est lien... » et « ce qui n'est rien ».

Mardi après-midi – 3

Consigne : énumérer 13 choses qui pèsent.

Chaque participant devait énumérer 13 choses, avec chacun une consigne différente.

Mardi après-midi – 4

Consigne : écrire une chanson selon le principe de la textée, qui consiste à « dicter » phrase par phrase un texte existant en décrivant les phrases au lieu de les énoncer.

L'énoncé de la textée était le suivant :

  • Il s'agit d'une chanson comprenant quatre strophes de six vers de six syllabes. Le schéma de rimes de chaque strophe est ABABCC, où A est féminine, B et C masculines.
  • Le texte est adressé à une entité (quelqu'un ou quelque chose), écrit à la deuxième personne.
  • La première strophe commence par une apostrophe à cette entité. Elle contient l'un des verbes en « tien » du premier exercice ci-dessus, et au moins une propoosition relative. Le vers 5 est une prière exprimée à l'impératif. Le vers 6 commence par « ou ».
  • Dans la deuxième strophe, les vers 1 et 2 comportent une question. Le vers 3 commence par « quand » et le vers 5 par « car ». Il règne dans cette strophe une certaine confusion.
  • Dans la troisième strophe, on parle à l'entité d'elle-même. Il y a des sensations et des antithèses. Le vers 5 commence par « et ».
  • Dans la quatrième strophe, on retrouve une prière à l'impératif qui est répétée aux vers 1 et 2 avec une variation. Les vers 3 et 4 forment une prière à la forme négative. Le vers 5 commence par « pour ». Le vers 6 conclut.

Le texte d'origine est constitué de quatre couplets de la pavane Belle qui tiens ma vie tirée de l'Orchesographie de Thoinot Arbeau, à savoir :

Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeulx,
Qui m'as l'ame ravie
D'un soubz-ris gracieux,
Viens tost me secourir
Ou me fauldra mourir.

Pourquoy fuis tu mignarde
Si je suis pres de toy,
Quand tes yeulx je regarde
Je me perds dedans moy
Car tes perfections
Changent mes actions.

Tes beautéz & ta grace
Et tes divins propos.
Ont eschauffé la glace
Qui me geloit les os,
Et ont remply mon cœur
D'une amoureuse ardeur.

Approche donc ma belle
Approche toy mon bien,
Ne me sois plus rebelle
Puis que mon cœur est tien,
Pour mon mal appaiser,
Donne moy un baiser.

Mercredi matin – 1

Consigne : lors d'une visite du château de Pirou, choisir trois « démarreurs » et écrire trois phrases avec chacun. En-dehors des démarreurs, les mots signifiants doivent être tous différents.

Mercredi matin – 2

Consigne : réarranger les phrases de l'exercice précédent pour en faire une terine antérimée et ajouter un vers final.

Une terine se compose de trois strophes de trois vers dont les rimes permutent dans l'ordre : ABC CAB BCA. Ici, au lieu de rimes en fin de vers on a des antérimes en début de vers.

Mercredi matin – 3

Consigne : en vous regroupant avec deux autres participants, composez une nouvelle terine antérimée en empruntant à celles que vous avez composées pour l'exercice précédent.

Mercredi après-midi – 1

Consigne : écrire un haïku argentin : trois vers de 5, 7 et 5 mots faisant apparaître verticalement un mot de trois syllabes, qui est aussi l'objet du poème.

Ces deux haïkus argentins cachent le mot « gondolier » : le premier phonétiquement (seconde, fardeaux, escaliers), le deuxième littéralement (agonit, dont, oublier).

Mercredi après-midi – 2

Consigne : écrire deux phrases de onze mots qui se répondent aussi bien dans n'importe quel ordre. On utilisera des mots appartenant au champ lexical du football et du baby-foot mais on parlera d'autre chose que de football.

Ces deux phrases peuvent être disposées en quatre lignes de 1, 2, 5 et 3 mots et intercalées tête-bêche pour figurer les joueurs des deux équipes d'un baby-foot, comme dans les Poèmes de baby-foot d'Eduardo Berti.

Mercredi après-midi – 3

Consigne : écrire une phrase de onze mots qui parle de football ou de baby-foot sans utiliser de mots propres à ce champ lexical. La passer à son voisin, qui écrire une réponse selon la même contrainte. La phrase et sa réponse doivent pouvoir se lire dans n'importe quel ordre.

Dans chaque paire de phrases, celle en italique n'est pas de moi.

Jeudi matin – 1

Consigne : écrire un sélénet, soit deux strophes de quatre vers de cinq syllabes rimant en ABAB CDCD ou A et C sont féminines, B et D masculines. La première syllabe de chaque vers devra inclure le son [a] ou [o].

Pendant que l'auteur chante son texte sur l'air d'Au clair de la lune, les autres participants dansent un branle double. Quand un vers commence par le son [a] (ou [wa]) le pas se fait vers la droite, quand il commence par [o] le pas se fait vers la gauche.

Jeudi matin – 2

Consigne : écrire un brassicannet, soit des strophes de quatre vers de sept syllabes dont les vers 1, 3 et 4 se terminent par une rime masculine, le 2 par une féminine. Le premier mot de chaque strophe sera pris dans une liste de mots associés à des pas de danse.

Pendant que l'auteur chante son texte sur l'air de Savez-vous planter les choux, les autres participants dansent un kolo. Le premier mot de chaque strophe indique le pas qui sera dansé pendant la durée de cette strophe, chaque pas pouvant être désigné par plusieurs mots plus ou moins synonymes :

  1. poser, placer, fermer.
  2. pointer, piquer.
  3. frapper, taper, cogner.
  4. lever, monter, lancer.
  5. derrière, arrière, reculer.
  6. un-deux-trois, trois, triple.

Jeudi matin – 3

Consigne : écrire des surdéfinitions, c'est-à-dire définir des mots à la fois par leur sens et leur présence au sein d'un autre mot.

Les mots surdéfinis sont : (1) ver, (2) dine, (3) été, (4) gond, (5) méditer.

Vendredi matin – 1

Consigne : rédiger des slogans à inscrire sur des banderoles dépliables lors d'une manifestation, de façon à pouvoir rapidement changer les messages visibles lors de l'arrivée des forces de l'ordre.

Vendredi matin – 2

Consigne : créer des mots en tirant au hasard des éléments dans une liste de préfixes et une liste de suffixes d'origine grecque. Donner une définition de ces mots et composer un quatrain qui s'en inspire.

Les affixes utilisés sont : cyno- = chien, -causte = brûler, photo- = lumière, -nèse = île.

Vendredi après-midi – 1

Consigne : raconter un fait divers réel à la manière des Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon.

Vendredi après-midi – 2

Consigne : en partant d'un fait divers raconté par un autre participant lors de l'exercice précédent, le récrire en respectant diverses contraintes tirées au sort.

Les trois versions correspondent aux contraintes « lipogramme en A » (la lettre A n'est pas utilisée), « exclamations » et « onomatopées ».


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Nicolas Graner, 2019, Licence Art Libre