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Une collection de textes écrits lors du festival Pirouésie.
La huitième édition du festival Pirouésie a eu lieu du 27 juillet au 1er août 2014. J'y ai participé à des ateliers d'écriture animés par Yves Beauvallet, Amélie Charcosset, Nadège Moyart, Olivier Salon et Francis Tabouret. La page Pirouésie 2014 regroupe les textes que j'ai écrits au cours de ces ateliers. Voici quelques explications les concernant.
Consigne : après la visite du jardin de Rose Laroze commentée par Anna, dite « la fée de la lande », écrire un quatrain d'alexandrins. Chaque vers contiendra au moins un nom de plante et la première lettre des vers formera ROSE en acrostiche.
Je me suis donné la contrainte supplémentaire du bivocalisme en A et E (réduit à un monovocalisme en E au dernier vers). Cette contrainte n'autorisant pas le O de ROSE pour l'acrostiche, j'ai biaisé en utilisant un A anglais prononcé O.
Consigne : faire de la réclame pour Pirouésie sans utiliser les lettres P, I, R, O, U.
Consigne : écrire une belle absente.
Le dédicataire de cette belle absente est l'ennui, évidemment absent de Pirouésie. Le premier vers contient toutes les lettres sauf E, le second toutes les lettres sauf N, etc. (les lettres K, W, X, Y, Z sont également absentes). Chaque vers se compose de deux fois sept syllabes.
Consigne : écrire un quatrain sur le thème des égoïstes individualistes. Le premier vers est libre ; le dernier mot des vers suivants sera choisi par d'autres membres du groupe, en rime avec le premier.
Consigne : après la visite de la propriété des Miellettes, écrire un sonnet mince, c'est-à-dire un sonnet dont chaque vers comprend très peu de syllabes. La rime suivra l'un des schémas des sonnets classiques et pourra être étendue à l'ensemble du vers.
Ce sonnet tente d'évoquer le rapprochement entre les activités agricoles et culturelles des Miellettes en exploitant quelques mots polysémiques.
Consigne : écrire un sonnet monosyllabique.
Consigne : écrire une terine à partir de trois mots-rimes tirés au hasard dans un dictionnaire.
Consigne : écrire une double terine à partir de trois mots-rimes (fins de vers) et trois mots-antérimes (débuts de vers) tirés au hasard dans un dictionnaire. Les rimes et les antérimes permutent d'une strophe à l'autre en sens inverse.
Consigne : écrire une kyrielle de mots, ou encore texte pour bègue : la dernière syllabe de chaque mot est la première du mot suivant.
Consigne : devant la Chapelle des Marins de Gonneville, imaginez quel peut être le lien entre cette chapelle, la « bête » et le « gravier ».
L'animateur avait précisé que les mots ne s'écrivaient pas forcément comme on pouvait le penser, et j'ai donc supposé qu'il s'agissait de « bette », le lien étant alors réalisé par la « côte ». Il s'agissait en réalité de la « bait » ou « boëtte », appât utilisé notamment par les morutiers qui passaient par la chapelle avant de partir pêcher sur les bancs de Terre-Neuve. Les « graviers » étaient les hommes que l'on déposait à terre sur les îles de Terre-Neuve pour faire sécher au soleil les morues pêchées par les marins.
Consigne : écrire une morale élémentaire sur une ville imaginaire. Les substantifs seront tirés du champ lexical de la ville. Les adjectifs seront inspirés par cinq objets choisis parmi une cinquantaine apportés par l'animatrice, chaque objet étant associé à l'une des cinq parties de la morale élémentaire.
Les cinq objets choisis étaient, dans l'ordre de leur utilisation : un morceau de bois flotté, une plaque décorative en métal découpé, un bouquet d'algue sèche, une mue de crabe (carapace vide) et une plume.
Consigne : décrire une ville à la manière des Villes invisibles d'Italo Calvino. Le texte inclura des références à cinq objets choisis parmi une cinquantaine apportés par l'animatrice. L'incipit sera choisi parmi ceux d'Italo Calvino.
Les cinq objets choisis étaient, dans l'ordre de leur utilisation : un morceau de tissu rouge, de petits boutons ornementaux, un emporte-pièce en forme de croissant de lune, une paire de lunettes et une dame de cœur.
Consigne : écrire un quatrain d'alexandrins inspiré par la visite de l'ermitage Saint-Gerbold.
J'ai choisi d'inclure dans chaque hémistiche une contrepèterie, soit classique soit originale. En voici la « solution figurée », avec en italique les sons à échanger pour faire apparaître le sens caché :
Que la bile est amère, elle que but l'ermite !
Fuis l'homme aux sales mains qui abolit les mythes !
Dans la pièce du fond, l'abîme a fait la tour
Où, tel un phare en deux, comme un site il laboure.
Consigne : choisir une ville ou une personne dont le nom ne comporte que deux voyelles différentes. Lui écrire un hommage en n'utilisant pas d'autres voyelles que ces deux-là.
J'ai choisi la ville de Paris et décidé d'écrire un texte en vers.
Consigne : écrire un récapitul salonien (variante du « récapitul » de Jacques Jouet) : une strophe de cinq vers où le cinquième vers contient, dans l'ordre, un mot tiré de chacun des quatre premiers vers.
J'ai un peu détourné la consigne puisque le « vaut » du deuxième vers est devenu « veau » dans le cinquième. Les trois autres mots « ris », « plat » et « côte » sont bien repris à l'identique, mais avec un sens différent. Un autre texte de ce site, Ruminations, développe davantage l'idée du récapitul.
Consigne : composer un poème de marche. Le poème sera composé de tête et mémorisé au cours d'une promenade de 45 minutes. À l'arrivée, il sera écrit, puis récité de mémoire aux autres participants.
J'ai choisi d'alterner les strophes de 5 et 7 syllabes comme une aide à la mémorisation, pour éviter d'oublier une strophe lors de la restitution.
Consigne : établir d'abord collectivement des listes de questions selon différents thèmes. Puis choisir une question à soumettre au « bibliomancien ». Celui-ci donnera une réponse en ouvrant un livre au hasard et en lisant les premiers mots qui attirent son regard. Écrire enfin un texte en s'inspirant de ce couple question-réponse.
La question retenue faisait partie de la catégorie « questions qui énervent les féministes ». La réponse est tirée de La maison aux esprits, roman d'Isabel Allende. Le poème qui s'en inspire est de forme libre, sans contrainte particulière.
Nicolas Graner, 2014, Licence Art Libre