Une collection de textes écrits lors du festival Pirouésie.
La dix-septième édition du festival Pirouésie a eu lieu du 30 juillet au 4 août 2023. J'y ai participé à des ateliers d'écriture animés par Floriane Durey, Claude Enuset, Nicolas Graner, Martin Granger, Benoît Richter et Olivier Salon. La page Pirouésie 2023 regroupe les textes que j'ai écrits au cours de ces ateliers. Voici quelques explications les concernant.
Consigne : écrire deux phrases commençant par « L'équilibre c'est » et deux phrases commençant par « Le déséquilibre c'est ».
Consigne : écrire un gestomètre qui déroule un moment d'équilibre suivi d'un déséquilibre et d'un retour à l'équilibre.
Consigne : choisir un adjectif qui évoque l'équilibre (ou le déséquilibre) et écrire six phrases commençant de la même façon, à la manière des livres de la collection Les gens des éditions Les Venterniers.
L'adjectif « clair » a été choisi dans une liste proposée par l'animatrice.
Consigne : choisir un adjectif qui évoque le déséquilibre (ou l'équilibre) et composer une strophe à la manière de Rien n'est plus beau... d'Armelle Barnier, où le dernier vers reprend un mot de chacun des quatre premiers vers.
Contrairement à celles que j'avais composées en 2018 avec la même animatrice, il est ici demandé d'écrire les quatre premiers vers sans penser d'avance au dernier.
Consigne : écrire trois onzinets parlant du même animal : dans le premier c'est un narrateur qui s'exprime, dans le second c'est la Nature, dans le troisième l'animal lui-même.
J'ai choisi l'animal imaginé par Edmond Rostand dans la « tirade des nez » de Cyrano de Bergerac :
Pédant : « L'animal seul, monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! »
Un onzinet est un poème de onze mots en cinq vers de un, deux, trois, quatre et un mot.
Consigne : écrire un récit en trois paragraphes. Dans le premier, un narrateur met en place la situation, qui fait intervenir un personnage central et un objet. Dans le second, deux fois plus court, le personnage prend la parole. Dans le troisième, encore deux fois plus court, c'est l'objet qui s'exprime.
Le récit est inspiré d'un passage de Don Quichotte de Miguel de Cervantes.
Consigne : à partir de l'épisode du siège du château de Pirou par les Vikings en 842, imaginer le discours des Vikings avant l'attaque, en cachant à l'intérieur le message des assiégés.
Le message des assiégés a été rédigé collectivement puis divisé en fragments très courts, répartis entre les participants. J'ai rédigé la partie du discours des Vikings qui cache le fragment de message : « les Vikings attaquent ».
Consigne : énumérer quelques situations dans lesquelles un personnage masculin et un personnage féminin interagissent.
Consigne : écrire un chapitre d'un roman collectif, en respectant des règles strictes pour que tous les chapitres s'enchainent de façon cohérente.
Les règles sont les suivantes : au début du chapitre, deux personnages, l'un masculin, l'autre féminin, sont en interaction. « Il » vient juste d'insulter violemment « Elle ». Au cours du chapitre, l'attention se déplace de Il et Elle vers deux nouveaux personnages, également l'un masculin et l'autre féminin. Le chapitre se termine quand le personnage masculin insulte le personnage féminin.
Ces règles étant les mêmes pour tous les chapitres, ceux-ci peuvent être lus dans n'importe quel ordre. Avec les chapitres écrits par les 10 participants à l'atelier, on peut donc bâtir 10! = 3 628 800 romans de 10 chapitres, tous à peu près cohérents.
Consigne : écrire un filigrane.
Le mot caché est « pluie » (chapeau de pluis, bâton de pluie, pluie d'or, etc.).
Consigne : écrire deux poèmes selon une forme inspirée (mais différente) des Poèmes de baby-foot d'Eduardo Berti.
Le nombre de mots par vers est égal au nombre de joueurs par ligne d'un baby-foot : pour le premier (équipe bleue) 1, 2, 5 et 3 ; pour le second (équipe rouge) 3, 5, 2 et 1. On ne compte que les mots pleins (substantifs, adjectifs, verbes, adverbes) et pas les mots outils (articles, conjonctions, prépositions, pronoms).
Les participants liront ensuite leurs poèmes deux par deux : l'un lit son poème bleu, l'autre son poème rouge, en alternant les vers comme les lignes d'un baby-foot.
Consigne : écrire un triolet fantaisiste sur le thème de la légende des oies de Pirou.
Le triolet fantaisiste tire son nom du poème Triolets fantaisistes de Charles Cros. Il se compose de huit vers sur deux rimes. Le vers 1 est répété aux vers 4 et 8, et le vers 2 est répété au vers 7.
Dans un véritable triolet, les vers 1 et 2 sont repris dans le même ordre aux vers 7 et 8 ; la « fantaisie » de Charles Cros consiste donc à inverser ces deux vers dans la reprise finale.
Consigne : comme pour le précédent, écrire un triolet fantaisiste sur le thème des oies.
Ce triolet de monosyllabes n'a pas de lien avec la légende des oies de Pirou, à part le thème de l'oie.
Consigne : écrire une babebine, c'est-à-dire un poème où les syllabes finales de chaque vers présentent phonétiquement les mêmes consonnes mais des voyelles différentes.
Classiquement, la babebine se compose de 5 vers utilisant les voyelles A, E (ou É ou Ê ou EU), I, O et U. Celle-ci en comporte 7 avec l'utilisation à la fois de È et EU, et l'ajout de OU.
Consigne : écrire une variante de bigollo basée sur la suite de Fibonacci (2,3).
Dans cette forme inventée par Noël Bernard, le nombre de syllabes des vers provient de la suite de Fibonacci. Dans la variante retenue ici,il s'agit de : 2,3,5,8,13 ; 2,3,5,8 ; 2,3,5 ; 2,3 ; 2.
Consigne : écrire un palindrome de vers dont le sens des deux parties soit aussi différent que possible.
Consigne : écrire des enchaînements de vers à la manière des Compléments de noms de Michèle Métail. Le premier mot sera « l'oie ».
On a choisi de ne garder que cinq noms par vers, alors que ceux de Michèle Métail en comptent six.
Consigne : écrire un palindrome de groupes de mots.
Voir aussi celui que j'avais écrit en 2002 : Un baiser renversant.
Consigne : en s'inspirant des Poèmes évidents de Guy Bennett, choisir un adjectif, un objet, un lieu connu, un lieu générique, une notion de temps et un personnage connu, et en tirer des poèmes évidents.
Le Champ-de-Mars de Paris s'étend de l'École militaire à la Tour Eiffel.
Consigne : écrire un « poème évident » à la manière de Guy Bennett à partir d'un mot que vous connaissez mais dont vous ne savez pas définir précisément le sens. Faire de même avec un mot fourni par un autre participant, qui n'en connaît pas précisément le sens.
Consigne : écrire trois « poèmes évidents » à partir de mots déjà utilisés par Guy Bennett.
Consigne : écrire une terine dont l'un des mots-rimes est « oie ».
J'ai un peu triché dans le vers final , ou tornada : il devrait contenir les trois mots-rimes « fort », « oies » et « terrasse », mais ils n'y apparaissent que phonétiquement.
Consigne : en s'inspirant de Ô baobab de Jacques Roubaud, écrire un texte saturé de deux sons distinct.
Les deux sons choisis sont O et OI.
« La colo » est le lieu qui accueille la plupart des ateliers de Pirouésie.
Consigne : écrire sur 7 fiches de bristol des groupes de mots évoquant plus ou moins le thème de l'oie : deux actions, une image, une coordination, un groupe nominal, un verbe de sensation, et le dernier libre. Les bristols seront ensuite mélangés puis lus en alternance avec ceux d'un autre participant, faisant naître des rapprochements imprévus.
Consigne : écrire sur des fiches bristol 29 mots ou groupes de mots en relation avec un thème choisi : 5 noms, 5 adjectifs, 5 verbes à l'infinitif, 3 adverbes, 2 compléments de noms, 2 compléments de lieux, 2 compléments de temps, 3 commençant par « si seulement » et 2 commençant par « personne ne sait ». Les bristols seront ensuite mélangés puis lus en alternance avec ceux d'un autre participant ayant choisi un thème opposé.
Le thème choisi est : « abandonner ».
Ma partenaire a choisi le thème « conserver » et écrit les mots suivants : la joie, lemiel, un attachement, une boîte, ce cocon, embaumer, saler, hermétique, anhydre, persistant, enlacer, garder, retenir, collectionner, confire, délicatement, intimement, précieuseement, sans répit, par habitude, au musée, dans la glace, pour l'éternité, avant qu'il ne soit trop tard, si seulement les choses inertes savaient vivre, si seulement nous pouvions rester, si seulement les souvenirs suffisaient, personne ne sait pourquoi il faut flétrir, personne ne sait ce que je cache.
Consigne : écrire un texte en puisant parmi les mots écrits par les deux partenaires lors de l'exercice précédent. Les premiers mots seront choisis parmi quelques propositions fournies par l'animatrice.
Consigne : à la manière des Pianecdotes de Martin Granger et Céline Malorey, écrire une chansonnette à partir d'un récit d'enfant.
« On était chez ma grand-mère et ma tata pour Noël et on jouait au ballon. La balle était partie dans le jardin donc je voulais aller la chercher. Il y avait une fenêtre, elle était trop haute donc je suis montée sur un radiateur. J'étais allée chercher la balle et après, quand j'étais revenue, en fait le radiateur était détaché du mur. Du coup mon père et mon tonton ils l'ont recollé mais il y avait une grosse trace. »
Consigne : écrire une Pianecdote à partir d'un récit d'enfant.
« Plus tard je voudrais être vétérinaire parce que j'aime bien les animaux et j'aime bien les soigner, surtout pour les tigres et les lions parce qu'ils sont tous doux. »
Consigne : écrire une Pianecdote à partir d'un récit d'enfant.
« Un jour, ou plusieurs jours, des fois mes parents ils m'ont laissée seule avec Camille. Il y avait des chocolats dans une boîte, eh bien on en avait volés. On en avait pris un ou deux et on avait gardé ça en secret. »
Consigne : écrire une Pianecdote à partir d'un récit d'enfant.
« Ma bêtise, ma plus grande bêtise : j'ai rasé la tête de mon chien avec une truc à tondeuse. »
Consigne : écrire une Pianecdote à partir d'un récit d'enfant.
« Moi je pense que dans mille ans les gens seront à moitié morts, peut-être qu'il y aura même plus personne. Il y aura de plus en plus de volcans et la Terre sera à nouveau comme il y a deux mille deux cents ans. C'est au tout tout début de la Terre, ce n'était qu'un petit caillou. »
Nicolas Graner, 2023, Licence Art Libre