Voici quelques explications sur des mots de l'Orchesographie disparus ou peu usités de nos jours, glanées dans divers dictionnaires et sites Web. Sont exclues les formes anciennes de mots toujours d'usage courant. Si vous rencontrez dans le texte d'autres mots susceptibles d'être ajoutés ici n'hésitez pas à me les signaler.
Du grec orkhésis, « danse » et graphein, « écrire » : mot inventé par Thoinot Arbeau pour désigner son écriture de la danse.
Arbeau considérait apparemment ce terme comme un nom commun, mais comme il n'a pratiquement plus été utilisé par la suite il est plutôt employé aujourd'hui comme un nom propre pour désigner spécifiquement son traité. La variante « orchestographie » est attestée en 1803.
Note sur le E accent aigu : on trouve souvent le mot écrit « orchésographie » avec un accent sur le premier E. Cet accent ne figure nulle part dans l'édition originale d'Arbeau. Dans cette édition le mot apparaît en majuscules sur la page de titre et en haut du verso de chaque feuillet, et les majuscules ne sont jamais accentuées. Il n'apparaît qu'une fois en minuscules, dans l'extrait du privilège à la dernière page, et n'y est pas accentué. Il est vrai que l'usage des accents est loin d'être cohérent dans cette édition (voir les règles de transcription), et il n'est pas illogique de rétablir une orthographe plus conforme aux règles actuelles. Mais sur le présent site j'ai systématiquement conservé la graphie sans accent.
Lessive. On dit encore « buer » ou « faire la buée » dans certaines régions.
Calculs en rapport avec le calendrier, particulièrement pour la détermination des fêtes mobiles (forme moderne : « comput »). Dans la première phrase de l'Orchesographie, l'auteur fait allusion à ses ouvrages précédents, notamment son Compot et manuel kalendrier (1588).
Animé, excité. Le latin concitare signifie d'une part exciter, énerver une personne, d'autre part agiter, soulever le peuple. Il semble que ce deuxième sens soit celui qui domine au seizième siècle, mais Arbeau utilise ce mot pour désigner une musique ou une danse vive et légère.
Petite balle dont on joüe à la longue paume. (Dictionnaire de l'Académie française, 1694).
Ce mot s'est écrit ensuite « esteuf », puis « éteuf ». Il se prononce « éteu ».
Terme flamand, particuliérement en usage du côté de Lille. Il signifie un ballot, ou petite balle de marchandises, du poids de cent cinquante à cent soixante livres. (Dictionnaire universel françois & latin, ou Dictionnaire de Trévoux, 1752 ; citation aimablement communiquée par Michel-Marie Pacaud).
Arbeau emploie ce terme au sens figuré de lourde charge, effort pénible (à rapprocher de « fardeau »).
Frange. Dans l'usage moderne, l'adjectif « fimbrié » s'applique à une plante qui présente des franges.
Arbeau emploie ce mot dans deux sens : pour désigner l'avant de la jambe (sens attesté dès le douzième siècle), et un pas de danse où l'on lève un pied devant la jambe opposée. C'est aussi le nom de la partie d'une armure qui protège la jambe. Ce mot serait à rapprocher du verbe « graver » au sens de « tirer un trait », concernant la crête du tibia.
Il n'y a aucune relation avec le sens moderne de « grève » signifiant « plage », dont l'origine est liée à « gravier », et qui a lui-même donné le sens « arrêt de travail » par l'intermédiaire de la Place de Grève.
Selon le Robert : « Cheval ou jument de taille moyenne, d'allure douce, allant l'amble, que montaient les dames. » Il semble avoir été employé comme un simple synonyme de « jument ».
Tout objet fait de laine.
Casque léger, à calotte sphérique, à bords relevés en pointe par devant et par derrière. (Le Robert)
Féminin ou efféminé (du latin mulier, femme). Ce mot signifie « féminin » en italien.
Dans l'Antiquité grecque : longue lance des soldats de la phalange macédonienne. (Le Robert)