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Retour vers Le cothurne étroit

Mâchicoulis et Chocoprinces (2021)

En 2021, Zazie mode d'emploi a proposé de jouer avec le texte suivant :

Oscar

On dirait que je suis capitaine, et Simon sous-chef. En face, ils seraient au moins mille. Le château serait assiégé mais on répliquerait avec nos tirs de catapulte et à un moment Simon serait blessé mais en fait ce ne serait pas grave, il se relèverait et on donnerait l'assaut final avec nos épées. Et aussi il y aurait un dragon mutant qui essaierait de nous barrer la route, mais je me cacherais derrière un mâchicoulis et grâce à mon superpouvoir je le neutraliserais, et ensuite on reprendrait le contrôle du château, et les gens crieraient bravo et merci de nous avoir sauvés. C'est l'heure du goûter, j'espère qu'il reste des Chocoprinces à la fraise, ceux à la vanille ils ne sont pas bons.

Clémentine Mélois, Sinon j'oublie, Grasset 2017, pp. 68-69.

Toutes les contributions sont visibles sur le site Zazipo. Les miennes sont également reproduites ci-dessous.


Os quart

On se dit que je suis le boss, et Sim le sous-chef. Eux, ils sont au moins neuf cents. Ils sont sur tout le tour du fort mais on se sert de nos grands arcs et vient un temps où Sim a l'air au plus mal mais en fait ce n'est pas si lourd, d'un coup il est sur pied et on se bat à grands coups de pieux de fer. Et puis il y a un loup très gros et très fort qui sort le bout de son nez dès qu'on fait un pas mais je me mets dans un coin sûr et d'un seul coup de ce sort qui n'est qu'à moi je lui tords le cou, puis on prend la main sur tout le fort, et les gens crient hip hip hip on vous doit tout, les gars. Il nous faut un break, un truc sous la dent, je veux un LU aux fruits, ceux au lait cru ils ne sont pas bons.

Clem Mes-Lois, Sans ça je ne sais plus.

Tous les mots n'ont qu'une syllabe.


Combattons au plomb le dragon sénile qui file, fuyant hors du vieux château.
Resservez-moi, je prends le gâteau au kiwi entier !

Panscrabblogramme, texte composé avec les 102 lettres d'un jeu de Scrabble français (les jokers remplacent deux U).


Mâchicoulis et Chocoprince

On raconterait que je suis un condottiere, et Simon-Pierre mon chef-adjoint. Nos adversaires, ils réuniraient au moins un quadrillion de mercenaires. Le château-fort serait circonscrit mais on riposterait en catapultant des projectiles et dans une catastrophe Simon-Pierre serait contusionné mais bizarrement ce ne serait pas handicapant, il se rétablirait et on attaquerait brillamment avec nos braquemarts. Et brusquement il y aurait un brontosaure hypergonflé qui chercherait à interrompre notre progression, mais je me planquerais en bénéficiant d'un mâchicoulis et grâce à ma superiorité foudroyante je l'anéantirais, et on reprendrait tranquillos la supervision du château-fort, et les populations hurleraient joyeusement quelle bénédiction vous nous avez sauvegardés. On a une opportunité de se ravitailler, je pronostique qu'on a provisionné un Chocoprince à la reine-claude, celui à l'aromatisant synthétique il est dégueulasse.

Tous les mots signifiants comptent 11 lettres.


On dirait que je ne suis pas bon et Simon à la vanille. En face, ils seraient à la fraise. Le château serait resté mais on répliquerait avec notre goûter et à un moment Simon serait sauvé mais en fait les gens crieraient : « pas grave », ils se contrôleraient et on reprendrait le final avec nos épées. Et aussi il y aurait mon superdragon qui essaierait de nous cacher la route, mais je me barrerais derrière un mâchicoulis et grâce à un pouvoir mutant je le neutraliserais, et ensuite on donnerait l'assaut on relèverait le château, et ce serait bravo et merci de nous avoir blessés. C'est l'heure des tirs de catapulte, j'espère qu'ils assiègent au moins mille Chocoprinces, les sous-chefs ils sont capitaines.

Clémentine Grasset, J'oublie sinon, Mélois 2017.

Les mots principaux apparaissent dans l'ordre inverse de l'original.


Évidemment, c'est encore lui le capitaine. Sous-chef mon cul, on avait dit qu'aujourd'hui je serais chef, mais ça lui ferait trop mal. Et comme par hasard le château est encore assiégé. J'en ai plus que ras le bol de son scénario avec les catapultes sur les remparts et les ennemis autour. On aurait pu, je sais pas, faire une grande bataille dans la plaine pour une fois, ou sortir par les souterrains et les prendre à revers. Mais dès que j'ai commencé à râler il a dit que j'étais blessé et que si je le suivais pas avec mon épée je serais mort, alors j'avais pas trop le choix. Il voulait couper tout de suite la tête du dragon avec son épée mais pour que ça dure un peu plus longtemps j'ai dit que c'était un dragon mutant qui résistait aux épées et qui crachait du feu radioactif alors il a dit qu'il se cachait derrière un mâchicoulis. N'importe quoi, je suis sûr qu'il sait même pas ce que c'est, un mâchicoulis. Je sais pas très bien non plus mais je suis sûr que c'est pas un truc qu'on peut se cacher derrière. Et puis comme il avait pas d'arme contre le dragon mutant il a dit qu'il avait un superpouvoir, c'est trop facile, moi aussi je pourrais avoir un superpouvoir qui me ferait chef et m'empêcherait d'être blessé. Après on est revenus dans le château et bien sûr moi et tous les autres on devait lui obéir et même le remercier de nous avoir sauvés, non mais ça va les chevilles qui enflent ça fait pas trop mal dans les bottes ? N'empêche, je vais pas me laisser faire, au goûter je me servirai avant lui et je prendrai tous les Chocoprinces à la fraise, je lui laisserai que ceux à la vanille, il déteste ça.

Simon (tel Célimène), Sinon je joue plus.


Contreforts dans le pet

On périt que je suis d'Aquitaine, et si saoûl mon chef. En fils, il serait au moins mâle. Le gâteau serait assez chié mais on le réquiperait avec nos rites de pâte à culte et à un mot mon ciment serrait ce blé mais en fait ce nœud grave est passeur, il reveut ses relais et on donnerait Sophie l'anale avec peaux et nez. hisse et oh, il y aurait un gardon (tu mens !) qui essaierait de nous bourrer la rate, mais que je mâcherais derrière un chat mou qui lit et grâce à mon poussoir prévu j'alerte le résineux, et ensuite on reprendrait le coton du chat troll, et l'écran régit vos bras et s'est remis de nous avoir ces veaux. C'est gourd de lutter, j'espère qu'il reste des frocs aux pinces ras la chaise, ceux à la vinaille ils ne sont pas bons.

Clémentine Simon, J'oublie les noix, C'est gras.

Accumulation de contrepèteries.


— Tu vois le type là-haut ?

— Le petit joufflu sur le chemin de ronde ?

— Oui. Lui, c'est Oscar, le capitaine. Et celui qui regarde à la fenêtre c'est Simon, le sous-chef.

— Et les autres, ils sont où ?

— Quels autres ?

— Les autres défenseurs du château.

— Il n'y en a pas d'autres. Oscar et Simon, c'est tout.

— Tu te fous de moi ? Ils ne sont que deux pour défendre le château ?

— Ne dis pas qu'ils ne sont « que » deux. Ils sont deux, oui.

— Et nous, on nous donne mille hommes pour assiéger un château avec deux défenseurs ? Tu crois vraiment que je vais gober un truc pareil ?

— Écoute, tu es nouveau dans le secteur, tu ne peux pas comprendre. Fais-moi confiance, tu vas vite changer d'avis.

— N'importe quoi. Vous êtes en train de me bizuter, là, c'est ça ?

— Inutile de discuter, tu verr... Attention ! Alerte ! Tout le monde à terre ! Casques et boucliers en position !

— Mais qu'est-ce qui te prend de hurler comme ça ?

— À terre, je te dis ! Ils ont sorti la catapulte !

— Ça y est, ils tirent. Ouh là, mais c'est dingue ! Avec quoi ils nous bombardent ?

— C'est toute la question. On n'a jamais réussi à le savoir.

— En tout cas c'est foutrement efficace. Ils ont déjà écrabouillé la moitié de nos troupes.

— Et ça ne fait que commencer...

— Attends, je vais répliquer, tu vas voir.

— Tu es fêlé ? Reste couché si tu tiens à ta peau.

— Regarde, je l'ai touché ! Celui qui était à la fenêtre. Je l'ai vu se tenir le bide et s'écrouler. On ne le voit plus.

— T'en fais pas pour lui, dans une minute il sera sur pied.

— Avec un carreau d'arbalète dans l'estomac ? J'aimerais bien voir ça. Moi je te dis qu'il est en train de crever au milieu de son sang et de ses boyaux.

— Tu paries ? Compte jusqu'à dix, juste pour voir.

— Un... deux... trois... quatre... Merde, tu avais raison ! Le voilà qui déboule sur le rempart à côté de l'autre. Mais c'est pas possible, comment il fait ça ?

— Si on te le demande, tu diras que tu n'en sais rien. En attendant, ils doivent être furax. Il ne manquerait plus qu'ils fassent une sortie avec leurs épées.

— Tu crois qu'ils vont oser ? On est quand même encore au moins cinq cents à les cerner.

— Ben tiens, ils vont se gêner. Regarde, qu'est-ce que je te disais : les voilà qui rentrent dans la tour. Dans trente secondes ils vont sortir par la grande porte et nous tomber dessus.

— Qu'est-ce qu'on fait ? Un repli stratégique ?

— Attends, on peut tenter un dernier truc : on lâche le dragon. Je n'y crois pas trop mais on n'a rien à perdre.

— D'accord, mais fais vite. Oh, il est déjà là ! Quel monstre ! Heureusement que je sais qu'il est à nous, sans ça...

— Regarde, même eux il leur fait peur ! Ils rentrent dans le château. On est sauvés, au moins pour cette fois.

— Qu'est-ce qu'ils vont faire maintenant ?

— Aucune idée. Ah si, tiens, les voilà qui sortent dans le mâchicoulis juste au-dessus de la porte.

— Ils vont jeter de l'huile bouillante ou de la poix fondue sur notre dragon ?

— Là, ils peuvent toujours essayer. Ils nous ont bousillés tous les précédents comme ça, mais celui-ci c'est un mutant, ça ne lui fera rien.

— Je ne sais pas ce qu'ils lui balancent, ça ne ressemble pas à de l'huile ou de la poix. Oh la la, incroyable, le dragon ne bouge plus ! Complètement neutralisé.

— À tous les coups, c'est encore leur saleté de potion magique.

— Ah, parce qu'ils ont une...

— Oui, on a essayé par tous les moyens de trouver avec quoi ils la fabriquent, mais rien à faire. La seule chose qu'ils se font livrer au château, c'est des fraises.

— Des fraises ? Ils font une potion magique avec des fraises ?

— L'apothicaire prétend qu'ils ont aussi une épice spéciale, une espèce de gousse noirâtre qui viendrait d'un pays inconnu au-delà des mers. Mais je n'en crois pas un mot, il dit ça pour se rendre intéressant.

— En attendant, c'est pas encore aujourd'hui qu'on prendra le château. On se rentre ? J'ai une de ces faims, je mangerais bien quelques biscuits.


Récit du Chocoprince et du mâchicoulis

On dit que je suis prince et Simon s'avilit.
Notre ennemi nous coince et s'est bien établi.
Ma mitraille le rince et ne fait pas un pli.
Simon saigne à la pince et se trouve affaibli,
Mais la blessure est mince et je le sors du lit.
Un dragon mutant grince et le mâchicoulis
Me sauve. Je l'évince et sonne l'hallali.
Je soumets la province et l'on m'y anoblit.
Au goûter, Chocoprince et non pas leckerli.

Clémentine Mélince, Et sinon je l'oublie.

Tous les alexandrins ont les mêmes rimes, internes et finales.


— À table ! Le goûter est servi.

— Attends, le château est assiégé, on ne peut pas venir tout de suite.

— D'accord, mais dépêchez-vous de vous libérer. Un bon coup de catapulte ça devrait faire l'affaire.

...

— Ça y est, vous pouvez sortir maintenant ?

— Pas encore. Simon est blessé.

— Ah, c'est malin. Eh bien il n'a qu'à venir manger, ça lui redonnera des forces.

— Non, ça va, c'est pas trop grave. On prend nos épées, on zigouille les ennemis et on arrive.

— OK, n'oubliez pas de vous laver les mains en passant.

...

— Alors, il n'est pas encore terminé, cet assaut final ?

— Si, mais maintenant il y a un dragon qui nous barre la route.

— Il ne manquait plus que ça. Bon, tu lui coupes la tête d'un coup d'épée et vous venez. Je n'ai pas que ça à faire, moi.

— Impossible, c'est un mutant. Les épées ne lui font rien.

— Alors tu te caches dans le mâchicoulis, tu lui lances de l'huile bouillante sur la tête et tu viens goûter.

— Dans le quoi ?

— Laisse tomber. Tu n'avais pas un superpouvoir l'autre jour ? C'est le moment de t'en servir. Allez, zou.

...

— Cette fois vous venez tout de suite. Sans ça, moi je range le goûter et je retourne finir mon repassage.

— On arrive bientôt, mais là il y a tous les gens qui nous font la fête parce qu'on les a sauvés. On ne peut pas les laisser tomber comme ça.

— Écoute, tu fais ce que tu veux, mais je te préviens, j'ai déjà grignoté la moitié des chocoprinces à la fraise. Si vous n'êtes pas là dans cinq secondes il ne restera plus que ceux à la vanille.

— C'est bon, on est là. Je peux avoir un lait-grenadine ?


Un jour de canicule, vers midi, depuis le mâchicoulis surplombant la plate-forme à l'arrière de mon château, j'aperçus un dragon au cou trop long et coiffé d'une crinière qui semblait faite de bouts de ficelle. Ce dragon terrorisa Simon, qui parvenait à peine à marcher sur ses deux pieds. Pris de colère, je déclenchai mon superpouvoir et le monstre se catapulta au fond d'une tanière qui venait d'être libérée de son occupant précédent.

Quelques heures plus tard, au moment du goûter, il réapparut sans crier gare en compagnie d'un prince qui lui conseillait de ne pas trop ramener sa fraise.

Clémond Meneau, J'oublie le style, Grassimard.

D'après les Exercices de style de Raymon Queneau.


Trophée

On découvrirait que je suis skippeur, et Simon contremaître. Fixement, ils seraient toujours blancs. La folie serait obsédée mais on dupliquerait avec nos stands de bricole et à un tournant Simon serait gâté mais proprement ce ne serait pas froid, il se pimenterait et on aliénerait l'entreprise téléologique avec nos rondelles. Et aussi il y aurait un crapaud variant qui ferait l'expérience de nous colmater l'artère, mais je m'obstruerais le popotin au balcon et grâce à mon régime épatant je le corrigerais, et a posteriori on condamnerait l'empire de la folie, et la maison implorerait le spadassin et le quartier de nous repêcher. C'est la liturgie de jouir, j'espère qu'il moisit des Crottebiquets à la roulette, ceux à la vanille ils ne sont pas cuits.

Orange Panachois, À défaut de manger, Œillet 2017.

Chaque mot est remplacé par l'un des synonymes proposés par le Dictionnaire Électronique des Synonymes du CRISCO. Le mot « vanille » ne figure pas dans ce dictionnaire. Le mot « superpouvoir » a été traité comme deux mots « super » et « pouvoir », et « Chocoprince » comme « chocolat » et « prince ».


— Scrongneugneu !
— Oui, oui, OK.

— Oh ! Par ici, et par là, et par là aussi...
— Ouh la la, vite.

Pan ! Bing !

— Aïe ! Ouille !
— Eh oh, debout.

Tchac, toc, paf !

— Hourra !

Grrr... Stop !

— Abracadabra, zip zap, et voilà.
— Holà, vous tous !

Bravo ! Merci !

— Miam miam. Là, beurk.

Bande-son minimaliste pour une future adaptation cinématographique.


Aaron accrédité adjudant, Anatole approuve benoîtement, bidasse brimé. Brutalement, cent centuries cernent chaque château. Cinq compagnons contre-attaquent, créant des dommages durables. Échec : écuyer est estourbi, évacué évanoui. Évolution favorable finalement. Fines flamberges fleurissent, forçant gain garanti. Gare ! Gavial géant genre gorgone gronde : halte ! Heureusement intervient juste là le mâchicoulis. Magique mantra, mon mot mystérieux neutralise notre obstacle obstiné. Occasion offerte ostensiblement où petit peuple pourra présenter quelques remerciements satisfaits, se sentant soulagé. Soupons ! Suce ta tartelette tentante : thon, thym, tomate. Un vacherin vanillé vaudrait vingt vomitifs.

Yasmine Yélois, Zappé, zut !

Les mots sont dans l'ordre alphabétique.


Os

On dit que je suis catin, et on suce. En face, il sent mon île. Le chat sera âgé mais on piquera avec nos tirs de pute et un môme sera lésé mais en fait ne sera pas gavé, il rêvera et on donnera l'as fin avec os. Et si il y a un don mat qui sert de bar à rut, ai-je cher derrière chic et racé à périr, je le raserai, et ensuite on pendra le con du chat, et l'ENS ira baver de nous voir sus. C'est l'heure d'ôter père, il est coincé à la raie, à la ville ils sont paons.

Mine-moi son oie grasse.

Des lettres ont été supprimées du texte original, et certains accents modifiés. Cette forme d'abréviation s'appelle un avion.


Le château des Oscarpathes

On dirait que je suis oscardinal, et Oskarim osquartier-maître. Dans l'oscarrière, ils seraient au moins osquarante. L'oskarak oscarolingien serait dans leur oscarcan mais on ferait un oscarton avec les oscartouches de nos oscarabines et à un moment Oskarim ferait une oscardiopathie oscaractérisée mais en fait ce ne serait pas oscarabiné, après une osquarantaine il oscaracolerait et on ferait un oscarnage avec les oscarreaux de nos oscarquois. Et aussi il y aurait un oscaracal oscarnassier et oscaractériel qui essaierait de s'oscarrer à l'oscarrefour, mais je m'oscarapaterais derrière une oscarapace et grâce à mon oskarma d'oskaratéka je l'oscarboniserais, et ensuite on donnerait à l'osquartier oscarcéral un oscaractère oscarrément oscaritatif, et un osquarteron d'oscarnavaliers crieraient oscaramba en oscarillonnant une oscarmagnole et nous oscaresseraient pour notre oscharisme. C'est la fin de l'oscarême, j'espère qu'il y a une oscargaison d'oscarpaccios à l'oscarambole, l'oscaramel à l'oscardamome il peut rester en oscarafe.

Saturation de mots commençant par « car- », transformé en « oscar- ». Karak est un mot syriaque qui a donné le français krak, château construit par les Croisés en Syrie ou en Palestine.


Le chocoprince de ville et le mâchicoulis des champs

Autrefois le chocoprince
Reçut le mâchicoulis
Au fin fond de sa province
Pour manger des brocolis

Sur un tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis

Le régal fut fort honnête
Rien ne manquait au festin
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train

À la porte de la salle
Un dragon mutant surgit
Le chocoprince détale
Le mâchicoulis agit

Brandissant sa catapulte
Il tire sur le bestiau
Mais rien de bon n'en résulte
Il démolit le restau

C'est assez dit chocoprince
Demain nous irons chez vous
Nous nous serrerons la pince
Et mangerons des safous

Puis dégainant son épée
Il donne l'assaut final
La populace attroupée
Lance un bravo machinal

La morale de l'histoire
N'est pas difficile à voir
À défaut d'une pétoire
Il faut un superpouvoir

C'est n'importe quoi ta fable
Déclare Oscar à Simon
Ta poésie est minable
Viens jouer au backgammon

D'après Le Rat de ville et le Rat des champs de Jean de La Fontaine. Les strophes 2 et 3 sont tirées telles quelles de cette fable.


Oscar-William-Hyacinthe

Je serais capitaine, Simon sous-chef.
En face, ils seraient au moins deux mille.
Ce château serait malheureusement assiégé
mais on répondrait avec un tir de catapulte
jusqu'à l'instant où Simon serait blessé
mais ce ne serait pas si grave , il se relèverait
et on irait donner l'assaut final avec nos épées.
Et puis après il y aurait un dragon mutant
qui essayerait de barrer notre route,
mais on se cacherait sous un mâchicoulis
et grâce à un superpouvoir je le tuerais,
et ensuite on prendrait le contrôle du château,
et les gens diraient merci de les avoir sauvés.
À présent c'est l'heure de prendre notre goûter,
on veut des Chocoprinces goût fraise
car ceux à la vanille ne sont pas bons.

Clémentine Médois, Sinon j'oublie, Grasset 2017.

Les lettres de chaque ligne totalisent exactement 50 points au jeu de Scrabble.


Gontran

Qu'on s'entende bien : Gontran vient en prince, Simplon en simple planton. Contre mon camp, un contingent comptant cinq cents gonzes en rangs denses ceint mon donjon. Non consentants, on contre en lançant maintes bombes en plomb. Quand Simplon prend un gnon dans son ventre, en un instant on rend mon planton ingambe, on fonce, on lance un plan cinglant en empruntant d'anciens brands. Un temps, on rencontre un monstre grondant bien encombrant, quand on s'en rend compte on grimpe dans mon antre, on flanque dans son groin vingt pains tant intenses qu'on l'entend, vlan, tombant inconscient. On rentre dans mon donjon, on prend en main son intendance, cinquante clampins contents chantent, dansent, scandent mon nom, font un grand tintouin, enfin s'en vont. Cinq plombes tintent, bombançons ensemble, mangeons sans craindre un manque un Prince tendance mangue, en pensant qu'un bonbon genre gingembre sent bien moins bon.

Toutes les voyelles sont nasalisées.


On dirait que je suis une huile, et Claude mon ordonnance. En vis-à-vis, les légions seraient au moins une centaine. La forteresse serait assiégée mais on répliquerait avec nos salves de trébuchet et à cette minute Claude serait victime mais en réalité ce ne serait pas grave, aussitôt debout on donnerait l'attaque finale avec nos sabres. Et aussi il y aurait une hydre mutante qui essaierait de nous barrer le chemin, mais je me cacherais derrière une meurtrière et grâce à ma superpuissance je la neutraliserais, et ensuite on reprendrait la mainmise sur la citadelle, et la population crierait ses félicitations et sa reconnaissance de l'avoir sauvée. C'est le moment de la collation, j'espère qu'il reste des barquettes au cassis, celles au chocolat elles ne sont pas bonnes.

Clément Méloise, Sinon j'oublie, Grassouillette 2017.

Transgenre : les mots féminins ont été remplacés par des mots masculins et vice versa. Les genres des deux protagonistes ne sont pas déterminés.


Nicolas Graner, 2021, Licence Art Libre