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Retour vers Le cothurne étroit

Tant va l'autruche à l'eau...

Ma tante habite le Marais
Mais elle est née en Valachie.
Le Cognac avant tout lui plait,
Toute sa cave en est remplie.
Lorsque visite je lui fais,
Adieu, dit-elle, je m'en vais.
Tante Valaque rue Charlot qu'a la fine, elle se casse.


L'aquarium du Trocadéro
Expose en un lieu magnifique
Du plus petit jusqu'au plus gros
Tous les animaux aquatiques
Tant va là cachalot qu'aiglefin et rascasse.


Tu refusais d'aller à Ninive, Jonas ?
T'avala cachalot qu'Allah fielleux te chasse !


Il pompait jusqu'à ce que sa masse décroisse :
S'envola gros shadock à la finesse crasse...


À l'époque où Rainier régnait dans son palace,
On l'entendait souvent s'exprimer avec classe :
« Mon cœur se ralentit quand ma blonde m'enlace ;
Temps vole accru : halo qu'a la princesse Grace ! »


Monstre, tu affamais ta belle-fille, hélas !
T'en veut la bru, salaud ; qu'elle a faim, et se casse.


Cet hiver est coriace et nos chandails s'entassent.
Temps froid s'accrut : châle haut, car là untel se glace !


Le chat du lieu
Croyait que l'insecte odieux,
Dont la piqûre irrite,
Volant de ci de là se trouvait en lieu sûr.
Il se trompait : l'infortuné heurta le mur.
Son aile délicate en miettes fut réduite.
Taon va là, crut chat local ; la fine aile se casse.


Manque criant de tact : une colorature
Promettant de chanter à Luc, son riche amant,
Une note inouïe, voulut qu'il paye avant.
Furieux, il lui jeta sa pièce à la figure.
Vanta la croche à Luc, à la face est le sequin.


On dit que, sous Staline, un paysan pas con
Se terrait au cœur du Baïkal à Olkhon
Quand par un coup de fil anonyme il apprit
Que l'armée envoyait un blindé vers chez lui.
Tank va lac russe. Allô ? Koulak fin, il se cache.


Mon ami Igor a de vieux
stocks d'une laque qu'il veut
revendre à de malins marins.
Je dis de passer son chemin :
Vends ta laque russe à l'autre, le marin est sagace.


La lotte est un poisson
guère douée de raison :
Elle se laisse déborder
et de faim va claquer.
Lente à la crue, la lotte a faim et claque.


Tous les mandalas tibétains
Possèdent des propriétés
Mathématiques c'est certain
La plus importante est donnée :
Mandala crucial : local affin espace.

NB : les Belges ne disent pas un espace affine, mais un espace affin.


Voulant faire une bonne farce
Il ne laissa à sa place
Le chandail de sa mère
Celle-ci est en colère :
Jean vola (dur !) sa loque : un rien et elle s'agace.


Si vous êtes aussi bon public
Que l'est notre ami Loïc
À la peu douée Chantal je laisse la place :
Chantal amusa Loïc à la feinte hélas.


Ne sachant pas comment finir son cinéma
Tati repart bredouille, expectorant très gras
Va-t-en et crache, Hulot, car la fin te dépasse.


Dans un bateau pêcheur à moitié décati
Le patron endetté craint la note infinie
Tant va l'accroc chalut, qu'un la fasse séquelle.


Cavalière émérite, Estelle est appauvrie
L'absence d'étalon lui coupe l'appétit
Sans mâle à cru, Charlot. La faim d'Estelle passe.


Rangeant ses animaux dans son arche, Noé
Les fit mettre en un ordre, afin de les compter :
Taon, bar, autruche, agneau, aiglefin et bécasse,
Faon, vache, cachalot, rat, lapin, aigle, ajasse.


Un gentil petit taon s'égare en un guépier.
C'en est fini pour lui. Ce n'est plus le gai pied.
Taon, va en ruche, appeau. C'est la fin de ta race.


Arnaud peu bricoleur, et roi des fainéants
A trompé tout son monde en allant au Liban
Dans sa paluche Arnaud, cals a feint à Damas.


En Valachie parfois on trouve des racistes
Le Dieu des musulmans, subtil, est alors un puriste.
Quand Valaque hue Shalom ! Allah fin, Il se fâche.


Partant pour la croisade un seigneur fort jaloux
Fit épier son épouse, en France un peu partout.
Thaon Vals Autruche Allos Calas Fins Elnes Les-Casses.

(14610 - 09500 - 08140 - 04260 - 83830 - 80360 - 66200 - 11320)


Je m'adresse à toi, proxénète
Occupe-toi de ta putain
Sans ta protection honnête
Elle pourrait crever de faim
Perdre son allure de reine
Et prendre une taille de naine.
T'en va à la grue salaud qu'elle a faim et elle se tasse.


Une huche gisait abandonnée
depuis des années.
Elle sentait si fort qu'il fallut la tremper
dans l'eau et la retremper.
Tant va l'âcre huche à l'eau qu'à la fin elle se décrasse.


Lamartine, ô toi qui chantas ce bel été
Où tu composas pour Elvire une merveille :
Temps qui suspend son vol ! lac ! vallon ! bruit d'abeilles !
Mais voici que l'hiver, sur ton lac bien-aimé
À l'onde calme, a fait peser son air glacé.
Temps ! val ! lac ! ruche ! ah, l'eau calme enfin elle se glace !


Le dernier âne anglais, atteint de maladie,
Se trouva prisonnier derrière un mur d'étain.
Pour abattre le mur, il fallut un permis.
On appela la bête, elle sortit enfin
Tin wall a crush allow, call a final sick ass.


Lassé de jouer les mots de Shakespeare,
Michel souhaite aujourd'hui chanter comme Béart.
Tant Galabru Shylock, à la Fréhel se case.


Mon appareil digestif
Est tout plaintif...
Assez des algues, des racines
Et des liquides dépuratifs !
Ventre las, cru sale eau, salsifis et sargasses.


Qu'il plût, qu'il fît soleil ou que grondât l'orage,
une autruche vaquait dans l'eau du marécage
pour apaiser le feu rongeant son popotin.

Ça la mettait en extase.

Et vint ce fameux jour de la Saint-Valentin
où ell' croisa sur l'onde un cygne du même âge
qui offrait aux regards l'éclat de son plumage.
D'un seul trait, Cupidon réveilla leurs instincts.

Tant va l'autruche à l'eau qu'à la fin elle se case !

Hélas ! avec le temps, le bain la bassina.
Son palmipède aimant coïter dans la vase,
la mutine eut envie d'un autre nirvana.
Quand le coquin se mit à la marijuana,
l'autruche se cassa, profitant de l'occase.

Il s'agit d'un sonnet irrationnel : le nombre de vers des strophes est 3 1415 rappelant le nombre π.


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© Cyrille Cahen, Gilles Esposito-Farèse, Georges Graner, Nicolas Graner, Pierre Lamy, Éric Lecoutre, Yves Niquil, Alain Zalmanski – juin 2000